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 blood on our hands { w/ Alan L.

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Daniel Rilke

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Daniel Rilke

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MessageSujet: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyJeu 26 Aoû - 17:44

    Les nuits de Paris étaient toujours merdiques, lorsque venait le printemps. Les rues étaient dégoûtantes et pleines de boue, la neige se collait sous vos talons et allait fondre sur votre plancher, il pleuvait sans cesse, brumait comme en Angleterre et on n'y voyait goutte. Les jours de beau temps, de fleurettes et de bonheur ? Pff ! Cette année, ils n'étaient pas prêts de se montrer, les salopards. Dans le quartier latin, vers 1 heure du matin, presque personne ne circulait, surtout un mardi. Même les étudiants se gardent une petite gêne, le mardi ; faut laisser dormir les honnêtes gens, nom de Dieu. Immobile, les bras croisés, dans un silence peu invitant, Daniel regardait par la vitrine de sa boutique, les néons orangés affichant Le Déserteur allumés pour la nuit, à côté de la pancarte de bois qui servait d'annonce quand le soleil se levait. Il terminait à 2 heures ; demain matin, c'était le gamin qui allait entrer. Les néons donnaient une couleur étrange à son visage, presque glauque, effaçant un peu ses cernes pour mieux souligner ses autres traits, ses cicatrices, ses lèvres serrées, se reflétant dans ses yeux bleus, qui fixaient le même point sans bouger depuis un moment.
    Il tourna les talons après quelques minutes d'observation de la rue mouillée, vide comme son lit quand il allait s'y coucher après la fermeture, et retourna derrière son comptoir pour continuer d'affûter le coutelas qu'il gardait toujours sur lui. Il s'assurait toujours qu'il était bien aiguisé, prêt à usage ; autant pour couper ses aliments que retirer des échardes, se défendre contre de potentielles attaques ou arranger ses fils électriques sans appeler un électricien. L'homme tourna le bouton du poste de radio sur le comptoir, le réglant sur une chaîne de musique classique à un volume sonore assez bas. Un simple bruit de fond pour couvrir les grésillements des néons à l'extérieur, le bruit de la pluie occassionelle qui frappait sur les pavés, les éclaboussures des voitures contre sa vitrine. Il s'assit sur son tabouret, appuyant son dos contre le mur, prit une queue de rat et le coutelas, l'affûtant en silence, se concentrant sur son travail. Une fois de temps en temps, il soufflait sur la lame, s'y mirait attentivement, vérifiait le tranchant avec la pulpe de son pouce, puis reprenait son travail dans un frottement de lames. Ainsi affairé, entouré de fusils, de revolvers, de couteaux, d'épées et de haches, il faisait un tableau d'horreur, de maniaque, de tueur. Mais tout le monde sait que les tueurs ne se tiennent pas à Paris.

    Un bruit de clochette quand la porte s'ouvrit, faisant se lever les yeux calmes de Daniel. Un client. À cette heure ? Ce n'était même pas surprenant : ça ne faisait qu'un an qu'il avait ouvert Le Déserteur et il en avait vu de toutes les sortes. On se faisait à tout, sachez-le. Quoique ce gamin-là ne devait même pas avoir l'âge légal de posséder une arme. Un adolescent. Avec un teint pâle, maladif presque. Charmant. Il était mieux d'avoir son permis d'arme avec lui, parce que sinon, il ne lui vendrait même pas un cure-dent en bois.

      DANIEL
      Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas.

    Il détestait vouvoyer des gens plus jeunes que lui. Il retourna à son affûtage, mais garda un oeil sur l'adolescent. Il n'aimait pas voir des jeunes ici, ça lui mettait toujours un mauvais pressentiment. Surtout celui-là, en fait.

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Alan Linard


Alan Linard

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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptySam 28 Aoû - 4:41

    Paris, quatre années auparavant.

    Allongé sur son lit, les bras croisés derrière sa tête, Alan profitait d’une journée pour se reposer, penser et rêver. Même s’il s’était réveillé avant l’heure du coucher de soleil et qu’il savait pertinemment que cela l’affaiblirait pour la nuit, le vampire s’en moquait : il pouvait profiter de cette solitude pour flâner dans son esprit. Les yeux rivés sur le plafond, il songeait à son avenir qui ne faisait que s’accélérer, de jours en jours, sans qu’il ne puisse le contrôler. En peu de temps, il avait trouvé une « famille », un logis mais aussi un travail qui lui plaisait plus que tout. Un travail qu’il pouvait tout aussi bien faire la nuit. Un travail qui ne lui demandait pas réellement de réfléchir, juste à contempler les corps qu’on lui apportait pour ensuite les arranger. C’était fascinant ; transformer un corps mort pour qu’il ressemble à celui d’un vivant l’émerveillé. Chaque défunt qui passait entre ses mains semblait être une allégorie à sa propre mort et sa propre renaissance. Mais son métier ne consistait pas uniquement à rendre une apparence acceptable à une personne qui ne vivait plus en recousant les contusions éventuelles ou avec des cosmétiques spéciales pour un visage moins pâle et effacer les quelques traces qui pourraient dégouter, offusquer ou encore perturber la famille, Ô non… En touchant les victimes de la Mort, il se sentait d’autant plus proche d’Elle. Avec la vérification obligatoire des corps, une vérification purement éthique car l’on sait très bien que les « réveils » dans la morgue ne sont que pures légendes urbaines, mais une vérification qui le faisait frémir à chaque fois ; prendre le pouls, caresser du bout des doigts cette peau froide, blanche et rigide, ses pupilles totalement dilatées dont la lumière ne fait plus aucun effet… Tout cela avait quelque chose de magique et d’envoutant. Mais le meilleur restait à venir car c’est lorsqu’il prenait son stylo et qu’il marquait le nom de la personne morte, cochant la case « décédée », il en frissonnait. Un frisson qui aurait pu en écœurer plus d’un. Un sentiment qui l’exaltait et qui lui prouvait que lui, lui avait put échapper à cette Mort et rester « en vie ».

    Mais ce soir-là, il n’aurait pas l’occasion d’effleurer son scalpel. Il ne travaillerait pas.

    La nuit était désormais tombée. Patienter une heure et demi n’était pas réellement grand-chose pour un immortel, mais passer une heure et demi à saigner légèrement du nez à cause de la fatigue qui le gagnait peu à peu, cela l'impatientait. S’il aurait pu, il aurait maitriser le Soleil, l’obligeant à se coucher plus tôt rien que pour lui.

    Mais les bruits de pas de son Créateur le fit sursauter et le forçant à se redresser tellement vite qu’il sentit ses articulations craquer. La porte s’ouvrit. Il ne suffit que d’un regard. Alan fronça les sourcils, sortant de son lit pour enfiler sa veste et ses chaussures.


    « - Tu n’as pas dormit ? ».

    Une voix sèche, froide et paternelle. Le seul « r » de la phrase légèrement roulé, les mots jonglant avec un accent russe dans la bouche de celui qui l’avait crée. Alan se contenta de hausser les épaules en soupirant. Ses lèvres se pincèrent lorsque son deuxième lacet finit d’être noué. Alekseï baissa la tête sans répondre à cette provocation Ô tellement insolente dans la bouche de son enfant.

    Les deux hommes arpentèrent les grands couloirs de la grande demeure à Montmartre. Aucun mot, seulement le bruit de leurs semelles claquant sur le sol. Son Mentor, droit comme un piquet, marchait droit devant lui, la tête haute et le regard perçant. Le jeune vampire n’osait même plus le regarder tant ces yeux gris le tuaient.

    Mais finalement, avant d’entrer dans la salle de réunion, le Russe s’arrêta en face d’Alan, l’obligeant à le regarder droit dans les yeux. Souvent intimidé par ce geste, le français baissa le regard, inspectant les bottes impeccables de l’homme. Trop impeccable. Les narines de l’étranger frémissaient, ordonnant d’un ton impatient et légèrement colérique à ce que le garçon le regarde. De nouveau, leur regard se croisèrent. Instinctivement, Alan passa son index sous son nez, l’obligeant à renifler bruyamment.


    « - J’ai une mission pour toi. Pour le clan. ».

    Derrière ce ton froid et détaché, se cachait en réalité une inquiétude tout à fait justifiée.

    Sans entrer dans les détails, Alekseï lui ordonna d’aller dans une boutique d’armes au plus vite et de s’acheter un Beretta 92, une arme qui ne serait pas difficile à se procurer, avec obligatoirement des balles en argent. Posant trop de questions qui restèrent sans réponses, une dispute s’ensuivit. Ne supportant plus les remontrances, prendre la fuite lui parut la meilleure idée.

    Un Beretta 92. Des balles argent. Il devait s’en rappeler. Mais pour l’instant, il devait marcher, marcher jusqu’à ce que la douleur dans ses pieds l’empêche de penser.

    Marcher sans réel but, juste celui de la contemplation d’une ville les plus lumineuses du monde à des heures pareilles. Et pourtant, il n’aurait cru que ses pas hasardeux le mènerait tout droit vers une boutique d’armes .


    * P’tain… Je crois que t’as décidé de me faire bien chier ce soir …*.


    Même s’il savait que Dieu n’entendrait pas ses plaintes, c’était toujours bon de se les entendre dire. Emmitoufflé dans sa longue veste en cuir, il entra dans le magasin.

    Ce quartier ne lui plaisait pas. Un quartier emplis d’odeurs nauséabondes.

    Le vampire referma la porte derrière lui doucement, le tintement de la clochette le faisant légèrement sursauter. Alan regarda celui qui semblait être le vendeur, assit et adossé contre le mur. Il fronça les sourcils lorsqu’il sentit le regar de l’individu sur lui. Cet air légèrement blasé qu’il affichait se détendit et laissa à son visage le soin d ‘afficher un sourire.

    Avait-il besoin d’une aide ? Pas vraiment. Il savait ce qu’il cherchait, même s’il ne savait pas encore pourquoi. S’avançant vers l’homme au cicatrice, il s’accouda au comptoir avec rictus candide, mais qui laissait entrevoir des canines aiguisées. Il passa sa langue sur sa lèvre inférieure avant de parler d’une voix claire, calme et posée :


    « - En fait, je sais déjà ce que je veux. Encore faut-il que je puisse l’obtenir. ».

    Le jeune homme pinça les lèvres puis les ouvrit dans un « ploc » agaçant. Serrant le poing pour faire craquer ses phalanges, il examina ses ongles légèrement peints de noir avant d’ajouter :

    « - Pour un Beretta 92 avec des balles… Des balles… Des balles en argent ce serait bien. J’en ai pour combien ? ».

    Ses paroles légèrement hésitantes sonnaient pourtant tellement faux. Peu importait les raisons pour lesquelles Il lui avait dit de prendre une arme avec des balles en argent, il ne ferait que s'exécuter sans rechigner. Le sang-froid posa sa main minutieusement examinée sur le comptoir pour mieux s’accouder et mieux regarder celui en face de lui. Il évita son regard et ses yeux bleus verts se posèrent sur les trois marques de griffures parcourant le visage du vendeur. Intéressant. Intéressant de voir qu’il n’y avait pas que des humains qui n’osaient se monter de peur que l’on découvre les cicatrices de leur vie.

    Alan fit claquer sa langue sur son palais avant de poser les deux coudes sur le rebord froid, posant son menton dans le creux de ses mains. Et dire qu’à cette même heure, au lieu de se protéger d’une menace imaginaire, il aurait pu enfiler sa blouse blanche, noter quelques noms et disséquer quelques corps… Malgré cela, son sourire ne s’envola pas.
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Daniel Rilke

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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptySam 28 Aoû - 5:23

    Le jeune homme vint s'appuyer sur son comptoir, son sourire dévoilant des dents blanches, aiguisées, sur un sourire inquiétant. Il était un peu plus vieux que ce qu'il avait pensé au premier abord. Sans doute était-il au moins majeur ; il ne prendrait tout de même aucune chance et allait lui taxer ses cartes d'identité, s'il le fallait. Dans un monologue entrecoupé de tics nerveux tout à fait agaçants, il s'adressa à lui, d'une voix étonamment claire pour un homme de sa taille :

      ALAN
      En fait, je sais déjà ce que je veux. Encore faut-il que je puisse l'obtenir. [...] Pour un Beretta 92 avec des balles... Des balles... Des balles en argent ce serait bien. J'en ai pour combien.

    Il savait ce qu'il voulait, en plus. Un Beretta 92, c'était quand même un beau morceau de revolver, mes amis. Et des balles en argent, il en avait. Depuis qu'il était ici, plusieurs rigolos étaient venus lui demander ce genre de choses et il avait donc été forcé de commander plusieurs de ces balles, quoiqu'il ne voyait pas du tout à quoi elles pouvaient bien servir, ces balles. Ces salopes étaient fondues à la main, de surcroît, et elles coûtaient la peau du cul. Pour vouloir s'acheter un truc pareil, ce mec devait être friqué jusqu'à s'étouffer avec son argent. Daniel se retint de dévisager l'autre homme, sentait déjà son regard glisser sur les trois cicatrices qui striaient son visage, et sortit de son comptoir pour se diriger à un autre présentoir, l'ouvrant avec une clé qu'il prit dans ses pantalons. Il en sortit un Beretta 92FS, splendide. L'avantage d'avoir bossé dans l'armée était de pouvoir se trouver du matériel peu cher, surtout par rapport à ce qui se faisait actuellement dans le marché, sans trop se compliquer la vie, et d'en plus pouvoir trouver du matériel usagé demandant une restauration à moindre coût. Ça permettait des prix abordables et des clients heureux.
    Il reverrouilla le présentoir et retourna au comptoir, posant l'arme devant le jeune homme. Il ouvrit ensuite une boîte au sol, y prenant une plus petite boîte. Le vendeur reprit le Beretta, le faisant jouer dans sa main droite, refermant ses doigts sur la crosse avec plaisir pendant qu'il débitait les particularités de l'arme de sa voix égale :

      DANIEL
      Beretta 92 FS. Pas vraiment de différence avec un Stock. Neuf millimètres, bonne prise en main, une arme assez lourde, mais confortable. La précision est excellente. Il demande un bon entretien et une certaine minutie dans les contrôles, mais si tout est fait correctement, il peut durer longtemps. Celui-ci est une arme de seconde main, mais entièrement nettoyée et restaurée. Cinq cents euros, mais je vous assure qu'ils valent le coup.

    Il la reposa devant le vampire, la crosse vers lui, comme pour l'inviter à lui aussi sentir le contact apaisant du métal contre sa main. Ses yeux bleus captèrent brièvement le regard pers de l'autre, avant de tomber sur la boîte de balles.

      DANIEL
      Pour les balles, c'est trente euros la boîte de cinquante. Je ne vends pas à l'unité. Donc, cinq cents cinquante pour le tout.

    C'était poliment qu'il avait établit le compte, ses doigts ayant glissé sur la boîte de balles, en effleurant les coins. Cinq cents euros pour un tel bijou, c'était une aubaine : ils se vendaient neuf cents quand ils étaient neufs. Daniel passa sa main droite sur son visage, ses ongles effleurant ses cicatrices, qui commençaient à le démanger un peu. Peut-être qu'il prévoyait la pluie, maintenant. Ses yeux revinrent au client, s'immobilisant à la hauteur de ses yeux à lui, attendant quelque chose : un commentaire, un paiement, une conversation, n'importe quoi. Quand on gère un commerce d'armes jusqu'à une heure du matin, on vit des miettes qu'on veut bien nous laisser.

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Alan Linard


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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyDim 29 Aoû - 3:39

    Accoudé au comptoir, Alan savait pertinemment que s’il continuait d’observer cet humain, de scruter ce visage doté de trois énormes cicatrices, cela mettrait sûrement le jeune vendeur mal à l’aise. A peine le vampire eut-il terminé d’édicter sa demande que le vendeur aux yeux bleus se leva de son tabouret pour aller chercher l’arme. Il revint ensuite au comptoir pour y chercher les balles en argent. Se hissant sur la pointe des pieds, même si avec sa taille ce geste n’en valait pas la peine, pour voir le petit coffret qui allait bientôt lui appartenir.

    Même en ayant été très longtemps dans l’armée, jamais il n’avait possédé de balles en argent. Des balles si raffinées, tellement brillantes, que ses yeux s’ouvrirent en grand et que son sourire s’élargit.

    S’ensuivit ensuite du discours habituel de tout marchands, expliquant la qualité du produit et indiquant son prix. En entendant le prix, justement, Alan tiqua ; son nez légèrement relevé se plissa et il fronça les sourcils. Pourquoi était-il là à l’écouter déblatérer des mots alors qu’il pouvait se régaler avec son sang et partir ensuite avec tout ce dont il aurait besoin ? Le jeune vampire croisa les bras sur son torse en regardant l’arme posée sur le comptoir, la crosse tournée vers lui. Il hésita un moment avant de la prendre et d’examiner son poids. En réalité, elle n’était pas lourde du tout, du moins pour lui. Au contraire, elle semblait si légère qu’il crut un moment qu’elle lui échapperait des mains. Il prit l’arme plus convenablement et la pointa sur le vendeur, faisant semblant de le viser. Un petit rire s’échappa de ses lèvres avant de reposer l’arme sur le comptoir. Un Beretta 92. Ce Beretta 92. Il était parfait.

    Le prix des balles en argent ne l’étonna même pas. Il se frotta le menton puis se gratta le bout du nez. L’argent n’était pas le problème. C’était l’éthique. Un vampire ne se devait pas de tuer puis de prendre comme si cela lui appartenait ? Cela semblait tellement naturel que le réflexe du vampire fut de se pencher davantage vers le vendeur.


    « - Vous n’avez pas peur que je vous tue, que je garde mon argent et que je me barre avec le flingue et les balles ? ».

    Alan passa sa langue sur ses lèvres en souriant avant de ricaner tout seul.

    « - Je plaisante… ».


    Ou pas. Il eut envie de rajouter à sa phrase le mot « humain » mais il savait que cela aurait menacé sa condition. Il se redressa et croisa de nouveau ses bras contre sa poitrine.


    « - J’le prends… ».

    Alan enfonça sa main aux os saillants dans la grande poche de sa veste en cuir pour y sortir un porte-feuille marron foncé bien épais qui trahissait l’abondance d’argent. Sans se soucier de quoi que ce soit, il sortit un billet de cinq cent euros puis un autre de cent et les tendit au vendeur :

    « - Ça suffira alors ? ».

    Sa langue jouait contre ses dents d’un air insolent et provocant. Peut-être même que ce serait le blondinet qui prendrait le pistolet pour lui tirer une balle entre les deux yeux…
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Daniel Rilke

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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyDim 29 Aoû - 4:17

    Le canon du Beretta pointé sur lui, l'homme eût un instant de doute. Mais non, toutes les armes de ce magasin étaient déchargées, il le savait pertinemment. Mais ce grand flanc mou qui s'amusait avec cette arme comme on joue avec un jouet ne lui plaisait pas, surtout quand il se pencha vers lui, lui disant des paroles qui auraient facilement pu en effrayer de plus sensibles que lui :

      ALAN
      Vous n'avez pas peur que je vous tue, que je garde mon argent et que je me barre avec le flingue et les balles ? [...] Je plaisante.

    Charmant. Très drôle. Quel humour fin. De toute façon, il n'avait même pas eu le temps de répondre un « non » tranchant et assuré à la question de l'inconnu, ses yeux confrontant les siens sans peur et sans gêne. Il se prenait pour qui, lui, encore ? Et puis, il était clairement trop proche de lui. Il avait une bule à respecter, surtout dans un contexte de vente, et ce rigolo était en train de se glisser de l'autre côté de son comptoir.

    Daniel passa une nouvelle fois sa main sur le côté droit de son visage, tâtant machinalement les lignes de ses cicatrices, fermant les yeux pendant une demi-seconde. Merde, ça commençait quand même vraiment à chauffer, cette saloperie. D'accord, ça ne faisait qu'un an, qu'il avait ces trucs au visage, mais elles étaient bien refermées, elles ne lui avaient jamais causées de problèmes et si elles étaient encore un peu rosâtres sur les bords, rien ne justifiait une telle sensation actuellement. Et en plus, il commençait à se sentir un peu faible, comme malade : comme quoi le sommeil est une bonne chose, quelques fois. Ses yeux se rouvrirent quand l'autre reprit la parole, sortant un épais porte-feuille de cuir de sa veste. En voilà un qui n'avait pas peur de se faire détrousser à un de ces quatre coins de rue, hein... probablement un autre fils à papa élitiste nourri par les bons soins du travail des autres. Et cet air insolent qu'il laissait sur son visage de beau gosse, cette langue qui se promenait sur ses dents, comme s'il attendait seulement qu'il lui foute une droite en plein dans la gueule. Non, ça n'allait pas suffir, connard. Ce n'est clairement pas en tirant cinq cent cinquante balles de ton porte-feuille que tu vas partir comme ça. Le militaire baissa lentement ses iris sur l'argent tendu devant lui, le considérant pendant une seconde en silence, puis remontant ses yeux sur l'autre, commentant d'une voix posée et pas même narquoise, quoiqu'on pouvait imaginer l'envie de l'être dans ses mots :

      DANIEL
      Il me faut deux preuves d'identité et le permis de port d'armes avant de vous vendre tout ça.

    Et pan dans tes petites dents pointues. Le vendeur força l'autre à le regarder, ses yeux bleus se plantant dans les siens comme en recherche de provocation. Pas de permis, pas de cartes, pas d'armes, mon joli, c'était la loi. Il posa ses deux mains à plat sur le comptoir, il avait vraiment besoin d'un point d'appui, la tête commençant à lui tourner. À cette heure-ci, c'était normal, il avait besoin de manger, de boire et de dormir. Mais là, avec son visage qui chauffait en plus... Daniel avait hâte que le mignon foute le camp et qu'il puisse fermer boutique.

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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyDim 29 Aoû - 5:03

    Toujours droit, les bras croisés, avec ce sourire à la limite de la stupidité, Alan dévisageait le vendeur. Il pouvait sentir l’odeur de la sueur qui émanait de celui-ci, comme s’il se sentait mal. Ô pas mal à l’aise quoi que ce soit ressemblant étrangement à ce sentiment, mais mal dans le sens où il risquait de vaciller à n’importe quel moment. Même si, pour un humain, il semblait robuste, en l'occurrence, ce soir-là, il n’était rien d’autre qu’une pauvre petite chose fragile. Une petite chose que le vampire pouvait briser en mille morceaux rien qu’en le serrant entre ses doigts.

    Ses yeux clairs suivirent ceux du blondinet sur l’argent. Sûrement était-ce la première fois qu’il voyait autant d’argent réunit sur un seul petit papier. Comme pour s’amuser, il agita en grimaçant les deux billets, l’incitant à lui donner l’arme et les balles, qu’il puisse ensuite rentrer et profiter de sa nuit. Mais le vendeur, sur un ton agaçant, même si sa voix restée calme et sans réelle pointe sarcastique, lui demanda deux preuves d’identités et un port d’arme.

    Rares étaient les fois où son sourire s’évaporer aussi facilement. L’homme en face de lui semblait tellement sérieux, et pourtant, il sentit que son corps émanait une satisfaction personnelle à l’idée d’emmerder son client. Même si c’était la loi, il le payait bien gracieusement. Alan déglutit puis serra les dents. Il les serra tellement fort que les cartilages de sa mâchoires en devenaient visibles. Ses dents grincèrent légèrement puis il les desserra, évitant de se déboiter la mâchoire. Il se mordit la lèvre inférieure sans quitter du regard celui qui le jaugeait. Il détestait soutenir les regards. Il détestait réellement ça. De plus, les yeux de l’inconnu était d’un bleu tellement profond qu’il avait peur de s’y noyer. Un océan dans lequel il pouvait voir son propre reflet. La colère montait doucement mais sûrement à l’intérieur de son corps. Pour le moment, elle restait au stade de l’estomac, lui agrippant les tripes comme un mauvais repas. Comment dire à cet imbécile que ses papiers n’étaient plus valables et qu’il pouvait au moins être son arrière grand-père ?

    Voyant que l’autre commençait à prendre appui sur le comptoir qui les séparait, Alan décida d’en faire de même. Très proches l’un de l’autre, Alan pencha la tête sur le côté et murmura :


    « - Ecoute-moi mon p’tit… Je t’en donne le double. Et comme ça ; pas besoin de papiers ni de quoi que ce soit. Et tout l’monde est content, tu n’crois pas ? ».

    Sa langue vint caresser les deux canines aiguisées qu’il possédait. Son regard habituellement clair, presque l’on ne pouvait en identifier la couleur car l’on avait souvent pour habitude de pencher pour le bleu ou encore le vert, était dorénavant marron presque noir. Des yeux sombres, effrayants et perturbants. Les yeux d’un démon. Puis, lentement, la couleur de ses yeux disparue pour laisser place uniquement à la couleur de la pupille. Ses mots dansèrent jusqu’à l’oreille du balafré :

    « - Sois gentil et accepte. Tu ne trouveras pas de meilleur client… ».

    Son sourire réapparut sur ses fines lèvres roses, dévoilant ses dents blanches.

    « - Puis, après tout, ne dit-on pas que le client est roi ? ».

    Sur cette dernière phrase, sa main froide vint se poser sur l’arme qui demeurait toujours sur la table. Il effleura la crosse du bout des doigts, prêt à n’importe quoi pour rapporter l’arme ainsi que les balles en argent à celui qui l’avait crée.
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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyDim 29 Aoû - 23:42

    Oh, mais c'est que le monsieur était fâché ? Il pouvait entendre les craquements de la mâchoire du client, alors que ses yeux confrontaient les siens. Il pouvait y lire une colère sourde, une frustration certaine, totalement dirigée contre lui. On ne faisait pas le malin avec Daniel Rilke, surtout pas quand il était question de lois. La loi, merde, la loi, c'était la loi ! Il ne pouvait pas laisser partir n'importe quel hurluberlu avec un flingue pour le dépanner, merde ! Il n'était pas Mere Teresa, il ne donnait pas, il vendait. Et puis, s'il ne lui donnait pas son permis d'armes, c'était lui qui allait se coltiner la visite des flics dans sa boutique et il n'avait surtout pas envie de les voir ici -c'était tout naturel, en fait, personne ne veut voir un policier débarquer chez soi. Le pâlot s'appuya également sur le comptoir, en miroir de son geste qu'il avait plutôt fait pour être certain de garder son équilibre, se rapprochant de lui. Incursion dans sa bulle. Il n'aimait pas. Mais l'homme ne se recula pas ; montrer une quelconque faiblesse à ce genre d'homme était une erreur à ne pas commettre et il n'allait justement pas la commettre. Il avait quelques notions de réflexion, après tout. Murmures.

      ALAN
      Ecoute-moi mon p’tit… Je t’en donne le double. Et comme ça ; pas besoin de papiers ni de quoi que ce soit. Et tout l’monde est content, tu n’crois pas ?

    Il ne put s'empêcher de regarder ses dents, puis ses yeux, qui faisaient un truc quand même assez flippant. Ses iris n'étaient-ils pas pers, quelques minutes avant ? Oh que si, il avait confronté ce regard, il avait vu des yeux bleu-vert, clairs, et non pas marron comme maintenant, d'un marron si foncé que la pupille disparaissait, rendant ses yeux effrayants. Daniel ne cilla pas, même avec la suite de ses mots :

      ALAN
      Sois gentil et accepte. Tu ne trouveras pas de meilleur client… [...] Puis, après tout, ne dit-on pas que le client est roi ?

      DANIEL
      J'insiste.

    Il avait sifflé ses mots à voix basse, haussant un sourcil provocateur, se redressant un peu. Il était tenace, y'a pas à dire, mais il devait tenir son bout. Malgré son mal de coeur qui augmentait, pâlissant encore plus son teint, lui donnant une délicate teinte verdâtre. Il posa sa main sur la crosse du Beretta, interceptant la main glaciale du client, la ramenant un peu vers lui. Le contact, même bref, de la peau de l'homme contre la sienne le fit un peu chanceler, mordre ses lèvres de ses canines. Aouch. D'habitude, ça ne lui faisait pas mal. Soit il avait les lèvres plus sensibles, soit... soit quoi ? Ses dents poussaient et ressemblaient à la dentition d'horreur de l'autre gugus ? Pitié, non. Daniel sortit hors du comptoir, allant s'appuyer du même côté que son client, les bras croisés sur son torse, se mirant dans ses yeux revenus à une couleur claire. Okay, ce mec était tout sauf normal. Combien avait-il de chances de tomber sur le SEUL barjo de Paris qui se baladait à une heure du matin un mardi soir ? Son ton fût sec, direct, et il murmurait presqu'en parlant au grand adolescent :

      DANIEL
      Il y a des normes à respecter et je les applique. Si vous voulez aller acheter des armes illégalement, allez faire ça ailleurs. J'ai pas de temps à perdre et apparemment, vous non plus.

    Il était encore poli, c'est ça le pire.

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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyMar 31 Aoû - 1:28

    Les deux hommes ne cessaient de se confronter. Pour la première fois depuis la mort de son frère, Alan soutenait le regard d’une personne. D’une personne emplie d’audace. D’une personne qui n’était autre qu’un humain. L’un en face de l’autre, ils se jaugeaient. Ils se défiaient. Combien de temps leur petit jeu allait durer ? Apparemment, il allait bientôt se terminer… Sans peur, le vendeur siffla un mot. Un seul, qui fit bouillonner le vampire. Quelle ironie sachant que dans ses veines coulait un sang aussi froid que la Mort elle-même. Alan déglutit en serrant les dents. Il ne cessait ce jeu de regard, dévoilant totalement ce noir ténébreux. Après tout, on lui avait enseigné que si un humain était au courant de sa nature, soit il devrait le transformer, soit le tuer. Dans ce cas-ci, il préférait de loin le tuer.

    Le vampire pencha la tête sur le côté. C’était inadmissible qu’on le traite ainsi. Avec la vie qu’il avait mené, tout ce qu’il avait enduré… Le traiter ainsi revenait à le traiter comme un gamin alors qu’il avait la conscience de plusieurs générations. Il serra le poing avant de le pointer du doigt. Sa voix se faisait dure et tellement rauque qu’il crut que sa voix pourrait dérailler à tout moment :


    « - Moi aussi j’insiste. Et je me moque de ta foutue loi. La loi, c’est moi. Je peux te crever sans que tu y puisses quoi que ce soit, même avec toute l’artillerie dont tu disposes. Donc maintenant, file-moi tout ça… ».


    En guise de bonne foi, il prit son porte-feuille et le vida sur la table avant de faire glisser la montagne de billets vers le vendeur sans le quitter une seule fois des yeux. Oh, il devait bien y avoir plus de cinq mille euros. Facile. Énervé au plus haut point que ses désires ne soient pas aussi vite réalisés, il frappa du poing le comptoir le faisant se plier légèrement. Mais après tout, il ne savait même pas pourquoi il en avait besoin. C’était juste Lui qui lui avait demandé de prendre cette arme avec ces balles. Il avait juste envie de rentrer et de faire ce qu’il aurait dû faire : travailler lui aussi. Son nez se plissa une nouvelle fois et avant qu’il ne dise quoi que ce soit d’autre, son nez se remit à saigner. Intrigué, il porta sa jusqu’à sa narine ; un liquide froid vint tâcher l’envers de sa main. Fermant une demi-seconde les yeux, il se maudit de s’être réveillé plus tôt. Il enchainait les conneries. Rapidement, il se mit dos au vendeur et inspira profondément en parlant dans sa barbe :

    « - Maintenant, tu te calmes, tu respires profondément … S’il y a encore un souci, ça va me retomber dessus donc … Calmos… Okay ? ».

    Alan se retourna vers le blondinet et tiqua légèrement :

    « - Bon … Allez … Pas de chichis et il ne se passera rien. Okay ? ».

    Épuisé, il savait que si l’homme savait un minimum se défendre, il ne ferait pas réellement le poids. Mais avec un peu de chance, ce n’était qu’un vendeur qui se donnait des airs de grands gangster pour que son petit commerce marche. Et puis, cette odeur. Qu’est-ce qu’il y avait dans cette boutique pour qu’il ait envie de vomir maintenant ? Il se frotta le nez avec son index. Le sang se remettait à couler. Peut-être que s’il le tuait maintenant… Non pas de vagues. Rien. Juste, emplir son esprit de sérénité. Ne rien faire et rester sage. Sage et docile. Comme un chien…
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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyMar 31 Aoû - 2:41

    Oh que ça ne lui plaisait pas. Oh que non. Il voyait les yeux de l'homme tourner au noir -ne pas montrer qu'il tremblait à l'intérieur- et voyait sa colère dans son visage. Sans doute n'était-il pas habitué à ce qu'on lui tienne tête ainsi. Il en avait mal à la tête, de soutenir son regard comme ça, y passant toute l'agressivité possible, se perdant dans le noir de ses iris. Avec ses yeux bleus, il faisait pâle figure, mais jamais il ne détournerait le regard. Jamais. Un doigt accusateur pointé sur lui, une voix rauque, dure, basse :

      ALAN
      Moi aussi j’insiste. Et je me moque de ta foutue loi. La loi, c’est moi. Je peux te crever sans que tu y puisses quoi que ce soit, même avec toute l’artillerie dont tu disposes. Donc maintenant, file-moi tout ça…

    Et là, il sortit, sous ses yeux immobiles, une montage de billets. Montagne. Oui, totalement, une vraie MONTAGE d'euros, du genre qu'il n'avait jamais vu tant d'argent dans les mains d'un client, surtout si jeune. Un regard sur le comptoir, histoire de calculer à vue d'oeil la pile de billets, quand le poing du client s'abattit sur son comptoir, le faisant se... se plier. Oui, se plier, il voyait clairement qu'il n'était plus à niveau. Un mouvement au niveau du client ; il tourna la tête rapidement, sur ses gardes, ne voulant pas se retrouver avec un couteau dans la tempe à cause d'une seconde d'inattention. Mais non, c'était plutôt le grand dadais qui saignait du nez comme un beau. Tiens, on est nerveux ? L'autre se retourna soudainement et Daniel put flancher un peu, ses genoux se pliant légèrement. Merde, sa tête tournait vraiment et il avait vraiment envie de vomir. Et ça avait commencé quand ce connard était entré dans sa boutique. Les paroles du blafard, il ne les entendait pas, son ouïe commençant à se faire... trop prononcée. Il entendait tout, trop, de façon infiniment puissante, jusqu'à ce que tout cogne dans sa tête, entre ses deux oreilles. Il grimaça, à peine une demi-seconde avant que son client récalcitrant ne revienne à lui, son nez saignant toujours, marque rouge terrifiante dans ce visage trop pâle. Daniel leva des yeux mauvais, rancuniers, vers l'inconnu, sa main droite s'appuyant sur le comptoir, ses jointures blanchissant sur le rebord.

      ALAN
      Bon … Allez … Pas de chichis et il ne se passera rien. Okay ?

    Sans un mot, Daniel se tourna vers le comptoir, où l'argent reposait toujours, et le balaya d'un grand geste, le renversant aux pieds de son client en une volée de billets. La corruption ? Jamais. Deux pas vers l'homme, malgré le sol qui tanguait sous ses pieds. Voix basse et menaçante, comme un grognement animal :

      DANIEL
      Casse ton cul de merdeux d'ici, ou tu vas voir que c'est pour toi que ça va mal aller.

    Et à voir le regard de Daniel, c'était sérieux.

    C'est ici qu'un point de vue tout extérieur est nécessaire. Pour voir ces choses que Daniel ne remarquait pas, trop pris dans l'action. Ce que l'autre pouvait voir, c'était les canines du vendeur s'allonger en crocs menaçants, en même temps que ses yeux prenaient des teintes plus pâles, presque jaunes, que ses pupilles s'agrandissaient jusqu'à réduire son iris à un mince cercle bleu. Et sa voix, sa voix plus rauque, grognante, accompagnée d'un étrange grondement sourd que le blond n'entendait pas, trop entouré de bruits trop forts qu'il était. Ses muscles étaient bandés, comme s'il était prêt à attaquer, à bondir, et malgré sa peau toujours plus pâle, comme s'il était au bord du malaise, il tenait encore sur ses pieds. Tenace bonhomme.
    Un autre pas vers l'homme, même si cela lui demandait de faire naître un millier d'épingles de douleur dans tout son corps, montrant son contrôle, sa façon d'imposer et le fait qu'il ne rigolait pas. Son visage le brûlait. Il avait mal. Mais ce débile allait quitter sa boutique, merde.

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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyMer 1 Sep - 21:58

    Deux êtres bornés l’un en face de l’autre. Aucun des deux ne céderaient. Aucun. Un jeu trop dangereux, surtout pour le jeune vendeur. Il suffisait d’un claquement de doigt, un claquement, et tout pouvait être joué ou terminé. Mais le blondinet semblait s’en moquait comme de sa première chemise. Comme si les paroles du vampire entraient par une oreille pour ressortir de l’autre. C’était affreux ; n’avoir aucune autorité sur un humain sachant qu’il risquait pertinemment sa vie. C’était pire qu’affreux, c’était perturbant et frustrant. Alan se retint de toute ses force de lui foncer dessus tête baissée et de planter ses deux crocs n’importe où dans son corps. Peu importait l’endroit, du moment qu’il y avait assez de sang pour le nourrir et l’empêcher de changer d’endroit pour boire.

    Inspirer profondément, calmer sa folie passagère et ne pas montrer ce qu’il ressentait au plus profond de lui. Voyant le blondinet s’appuyer au comptoir, comme son reflet, le vampire vint faire de même, le jaugeant de son regard arrogant et prétentieux. Se face à face ne pouvait plus durer et Alan savait à quel point les humains sont avides de pouvoir et d’argent. L’argent qu’il venait de lui proposer ne pouvait être refusé. C’était trop beau, trop grand. Impossible à ne pas l’accepter. Cela aurait été stupide. Tout le monde rêvait de liasse d’argent à dépenser en nourriture, en vêtements, en paires de chaussures, en choses qui seront tellement vite passées de mode, en chose qui paraissent tellement utiles sur le coup alors que dans moins d’une semaine, nous y serons totalement indifférents. L’argent, c’était le pouvoir. Le refuser pour exaucer nos désirs les plus chers était plus que stupide : c’était être fou.

    Et Alan n’était pas le seul à être frappé par cette folie ; le vendeur aux yeux bleus céruléens semblaient être aussi tarés que lui. Jetant un bref regard de dédain aux billets, le jeune humain envoya valser tout l’argent, insultant son client à voix basse. Une voix rauque, menaçante, effrayante et ponctuait de grognement. Quelque chose avait changé. Le vampire aurait-il perdu face à un simple humain ?

    Non, tout avait l’air si différent. Le combat menait n’était pas contre la fragile humanité mais contre un monstre sanguin prêt à lui bondir dessus. Alan ne recula pas à cause du geste du jeune homme, mais parce que son visage était en train de se transformer. Ou plutôt… De muter. C’était la première fois en prêt d’un siècle d’existence qu’il voyait quelque chose d’aussi répugnant et affreux. Par réflexe, il leva une main, bien en évidence, comme pour se protéger. Il grimaçait de terreur. Lui aurait-on menti tout ce temps ? Lui aurait-on fait croire que sa race régnait en seul maitre de l’univers ? Il y avait quelque chose d’autre et de tout aussi dangereux. Pourquoi le craignait-il tout d’un coup ? Il était certainement plus puissant et plus fort que lui ! Plus agile et rapide ! A quoi cela servait-il de battre en retraite ?

    Le vendeur animé d’animosité s’avança d’un pas vers lui. Il n’était plus question de fuir ni de ne pas montrer ce qu’il était : la race la plus dominante de cette terre et la plus crainte. Les jambes légèrement écartées, un pied derrière l’autre, Alan se cambra en avant dévoilant ses canines si blanches et si pointues. Ses yeux d’un noir profond traduisaient qu’il n’était pas humain. Qu’il ne l’était plus. Le vendeur l’avait-il seulement été ? Alan se rassura avec ça ; il pouvait au moins se vanter de ne pas être réellement un monstre. On lui avait « imposé » ce qu’il était. Même s’il ne s’en plaignait pas, ou plus.

    Un bruit sourd s’échappa de ses lèvres. Différent du grognement qu’émettait son adversaire mais tout aussi effrayant. Un son se rapprochant étrangement à un feulement. Les poings serrés, il était prêt à attaquer. Les genoux pliés, s’appuyant de toutes ses forces sur la pointe des pieds, ses chaussures semblaient ancrées dans le sol.

    Mais étrangement, quelque chose continuait de le choquer et continuait à changer. Cette odeur… Cette odeur spéciale que dégage les humanoïdes, cette odeur qu’ils possédaient tous et pourtant qui les différenciait. Elle était en mouvement et ne se stabilisait pas. Passant de l’odeur agréable à celle nauséabonde. C’était infecte. Ignoble. Déstabilisé, Alan porta un revers de main à son nez comme pour se protéger de cette « contamination ». Son nez se remettait à saigner. Décidément, il avait bien fait une erreur en ne dormant pas assez. Énervé, en ayant assez de cette situation qui le déplaisait au plus haut point, il laissa sa main retomber lourdement contre son flanc. Un filet de sang qui était sur sa main se projeta avec le geste sur le sol.

    De là où il se trouvait, il pouvait entendre le cœur de son adversaire battre tellement fort qu’il crut un moment qu’il allait exploser et sortir par tout les orifices. Agacé, Alan devait tenter quelque chose. Peu importait ce qu’était l’animal ; Alan devait fuir, fuir et prendre ce qu’on lui avait ordonné de prendre. C’était un ordre qu’il ne pouvait pas laisser passer. Il devait s’exécuter. Le jeune vampire déglutit en pensant à ce que son Créateur lui dirait s’il apprenait pour cet homme, ou cette chose.

    Toute la force. Toute la haine réunit dans deux corps tellement différents et pourtant tellement similaires à l’instant. Mais la rage qui envahissait le corps du vampire paraissait tellement supérieure, tellement plus vieille et plus encrée. C’était terminé. Le jeu allait cesser.

    La tête légèrement baissée, ses genoux encore plus pliés, ses pieds quittèrent le sol pour le frôler. La semelle se serait certainement enflammée si la vitesse avait suivit. Mais il n’était pas aussi rapide que Lui. Il n’était pas aussi rapide car il n’était pas aussi vieux. Mais tout de même ; il sentait le vent se briser sur sa peau glacée . S’enfoncer à vitesse grand V dans l’antre du démon, c’était risqué. Mais réalisable. Il passa à côté de la bête enragée et lui donna un coup de coude, l’envoyant valser contre un étalage d’armes à feu. Ça avait marché. Il avait réussit. Un bref sourire s’afficha sur ses fines lèvres ; le sourire du vainqueur. Il frappa ses cuisses de ses poings en ricanant avant de mettre la petite boite en métal dans la poche de sa veste et de coincer le Beretta dans la ceinture de son pantalon. Un jeu d’enfant. Et dire qu’il avait douté de lui un instant. Pfff. Pitoyable.

    Alan se mordit le pouce en saluant son « ami » comme un militaire :


    « - Ne t’inquiète pas ! J’me casse ! ».

    Sortir et courir. Courir sous le ciel dorénavant noir. Courir en riant, en riant à s’en faire éclater les poumons.

    Plus loin dans une ruelle, il s’adossa contre un mur, conscient de ce qui aurait pu se passer ; s’il avait été humain, il l’aurait tué. Mais le Destin avait préparé autre chose pour eux ; faire du vendeur un monstre et faire d’Alan un fugitif ayant obtenu ce qu’il venait chercher. Le vampire sortit de la poche de sa veste un petit paquet de cigarettes en soupirant. Une cigarette portée à ses lèvres, le zippo crachant son gaz pour produire du feu et une fumée grisâtre tel un signal. Non pas un signal de détresse. Mais un signal de victoire.


    * Veni vidi vici…*
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Daniel Rilke

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MessageSujet: Re: blood on our hands { w/ Alan L.   blood on our hands { w/ Alan L. EmptyMer 1 Sep - 23:14

    L'inconnu leva la main, comme pour se protéger, un faciès terrifié sur son beau visage pâle. Quoi ? Attendez, Daniel n'était tout de même pas si horrible que cela, même quand il était en colère... et puis, impossible de ne pas voir qu'il vacillait sur ses jambes et que son esprit était flou. Même sa vue commençait à le devenir l'homme disparaissant partiellement dans le noir, des scotomes apparaissant dans son champ de vision. L'autre se pencha et lui montra... les crocs. Oui, les crocs, des canines immenses, surnaturelles, doublées de ces effrayants yeux noirs et d'un étrange feulement, comme une chauve-souris, un chat, un bruit suraigu qui le fit grimacer et gronder avec force, d'un bruit qui le surprit lui-même, mais qu'il n'arrêta pas. Mû d'un instinct qu'il en se connaissait pas, il montra également les dents, une dentition blanche, pointue, faite pour déchirer et non pas sucer le sang comme l'autre, pour arracher de la chair, et il leva le bras vivement, attrapant son ennemi au collet pour mieux se préparer à faire ce qu'il avait fait tant de fois dans sa vie, à des âges toujours différents : se battre. Il allait lui envoyer un crochet du droit dont il allait se souvenir, ce connard décérébré à la dentition bizarre, et peu importe s'il portait plainte, il allait lui coller son poing entre les deux yeux et il n'allait plus en entendre parler. Le client se baissa, comme pour se préparer à sprinter, et c'est donc rapidement qu'il leva son poing.

    Et quelque chose ne fonctionna pas.

    Le client sprinta et Daniel, à l'instant où son poing se lançait, perdit totalement connaissance. Ses yeux clairs roulèrent leurs orbites et c'est donc sans pouvoir se défendre qu'il reçut le coup de coude et qu'il se fit expédier, sans douceur, dans un de ses étalages d'armes, les fusils de chasse pleuvant sur lui. Dès cet instant, il n'eût plus aucune conscience de l'extérieur, donc aucune de l'hurluberlu qui partait avec l'arme et les balles, aucune conscience de la pluie qui commençait à l'extérieur et de la porte du Déserteur qui claquait sous la pluie, la clochette tintant sans cesse. Pas plus qu'il ne sentit son corps muter, se transformer, sa peau devenir un manteau d'épaisse fourrure brune, son corps devenir celui d'un loup, son visage muter en un faciès canin, doté de longs crocs acérés, ses ongles allonger jusqu'à devenir des griffes.

    Tout ce qu'il eût conscience, c'est lorsqu'il se réveilla quelques heures plus tard, dans une ruelle, couché sur le flanc, toujours dans ce corps étrange, le poil mouillé. Paniqué, l'animal sortit de la ruelle, puis y retourna, se regardant dans une flaque d'eau au passage. Hurlement profond de loup à la lune, un hurlement de détresse, de douleur et de souffrance. Mais qu'était-ce ? Qu'était-ce que ce corps étranger, inconnu, nouveau ? Ce n'était pas le sien. Et il avait beau se voir dans cette flaque floue, il ne se reconnaissait pas, même dans les cicatrices qui traversaient la figure du loup immense qu'il voyait. Il donnerait tout pour retrouver son corps habituel.
    Deux minutes. Un humain couché, nu, sur les pavés froids, sanglotant en s'étouffant, une douleur intense parcourant son corps pâle, en plus de frissons impossibles à arrêter.

    Ce n'était que le début.

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