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 "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]

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Ellana Jocaste


Ellana Jocaste

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MessageSujet: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMar 28 Déc - 16:00

Ca aurait pu mal tourner, très mal tourner. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même ... et un petit peu au destin. Quant à mon employeur, il aurait fortement intérêt à me dédommager pour cette mauvaise surprise. J'aurais affaire à un simple sous-fifre, hein ? Ben voyons ... Mais je dois certainement vous perdre, cher lecteur, et il est probablement nécessaire qu'un petit saut dans le passé sera le bienvenue ...

Vingt-trois heures quarante-cinq.
Je suis habillée comme une fille de joie, ce que je peux être, certes, mais jamais munie de ce genre d'accoutrement. Je suis très mal à l'aise, car peu habituée à être aussi dévêtue en plein Paris... d'autant plus pour une mission de ce genre. Mais le métier est rentré depuis maintenant quelques années, et c'est munie de mon assurance salvatrice que je marche d'un bon pas, que je m'efforce de rendre langoureux. Je dois jouer mon rôle jusqu'au bout, et c'est sans trop d'effort que je fais onduler mes hanches sous les regards appréciateurs de quelques hommes encore trop conscients pour ignorer une telle vision, mais trop pleutres pour oser m'accoster. Tant mieux, je ne me sens pas d'humeur à distribuer des claques à quiconque d'autre que celui qui m'oblige à un tel cinéma. Ma poitrine n'est retenue que par une simple bande de tissue, certes jolie à l'oeil, mais qui me rendait terriblement vulnérable. Une petite sacoche battait ma hanche gauche nue, tandis qu'une mini-jupe de cuir noir assortie à mon "haut" dévoilait une bonne partie de mes jambes, cependant recouvertes de minces bas et d'une paire de bottes qui dissimulait une multitude de petits poignards, à la fois discrets et efficaces. Dans mon sac, un compartiment pour protéger ce que je devais récupérer, du poison, et une lame plus conséquente.

Je me dirigeais sans hésitation vers le Moulin Rouge, ou plutôt vers une de ses rues adjacentes. Malgré une brève accalmie dans les températures, il faisait frais pour la tenue que je portais : encore un bon moyen de prendre froid... Maudissant l'hiver, je me postais là où je devais attendre ma future victime. Je devais récupérer un collier d'une valeur inestimable pour son propriétaire, et qui lui avait été dérobé par l'un de ses ennemis personnels. Discrètement, je m'étais préparée avec soin, prête à agir pour quand mon adversaire apparemment inoffensif se pointerait.


Minuit cinq.
Il ne doit plus tarder, et c'est effectivement un bruit de pas masculin que j'entends approcher. Le type devrait être malhabile, voire un peu plus pressé s'il s'agit d'un simple passeur inconscient de la gravité de l'affaire. Mais son allure clairement perceptible dans le silence relatif de la ruelle me pousse à une autre déduction... qui ne me rassure guère. Mon arme de prédilection a été glissée par mes soins dans la ceinture de ma jupe, derrière moi. Au moment où l'homme parvient à ma hauteur, j'interromps sa marche d'une voix sans équivoque. Une voix de catin. Lorsqu'il se profile devant moi, je dois retenir un frémissement. Ce n'est pas un pecno banal à qui j'ai affaire, mais à une mine patibulaire qui, je dois l'admettre, émoussé un peu mes convictions. Pourtant, son sac est similaire à celui que l'on m'a décrit, je l'ai constaté d'un bref coup d'oeil. Des infos incomplètes, il ne manquait plus que ça ... Cependant, rien n'efface le sourire faux sur mes lèvres.
Alors que je me penche à son oreille pour murmurer mon "tarif", ma main se pose sur une de ses épaules. Le bonhomme, bien plus réceptif que je ne m'y attendais, commence à glisser ses paluches sur ma silhouette, et je dois faire appel à tout mon contrôle de moi-même pour ne pas laisser percer un frisson de dégoût.

Il s'est pourtant produit une chose à laquelle je ne m'attendais pas. J'étais, par prudence, adossée contre le mur duquel il m'extirpa d'une poigne de fer pour dégager avec une facilité déconcertante ma lame. Comme s'il avait su où la trouver auparavant... Les battements de coeur pulsent, la tension augmente, et mes craintes se voient confirmées. J'ai affaire à un homme qui connaît le métier aussi bien, voir mieux que moi. Il n'est plus question de trouver à tout prix le moyen de mettre la main sur ce fichu collier, mais bien de battre en retraite en sauvant ma peau... compromise.


Minuit vingt-quatre.
Je ne sais plus très bien où je suis, et par ailleurs je m'en moque. Je reprends durement mon souffle en toussant comme une tuberculeuse, encore un peu plus mise en difficulté par le froid qui brûle mes poumons. Mais je suis vivante. Blessée, mais vivante. Une estafilade barre mon bras. Peu profonde, mais le sang s'écoule sans discontinuer, et les quelques mouchoirs dont je disposais ont depuis longtemps viré à l'écarlate, rapidement submergé par l'hémoglobine. Quelques gouttes forment une minuscule flaque, à mes pieds, tandis qu'appuyée contre une benne à ordure vide, je tente de faire le point. Echec total. Je rage en silence. J'avais pourtant été claire : quand on donne des informations, c'est dans le plus menu détail, et avec sérieux. J'aurais pu y penser si je n'avais pas dispensé un coup de genou redoutable là où il ne fallait pas, et si une bande de gars à la démarche incertaine ne m'avait tiré de ce faux pas par miracle, me permettant de prendre la fuite. J'avais couru un petit moment, histoire de me mettre à l'abri. Je m'estimais en sécurité, et pourtant je ne parvenais pas totalement à retrouver un débit respiratoire normal.

L'endroit est désert et je ne suis pas en sécurité. Mais je n'ai pas davantage envie de bouger, serrant contre moi mon bras blessé en poussant un gémissement de douleur. C'est sans compter les pas d'un nouvel étranger s'approchant de moi et que je ne suis pas sûre d'imaginer totalement ...
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Ian Gallagher


Ian Gallagher

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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMar 28 Déc - 17:02

Paris, finalement, lui convenait à merveille. Dans les ruelles étroites que Ian parcourait depuis une bonne heure maintenant, on ne pouvait distinguer que sa silhouette. Il marchait d'un pas vif à présent, car tout son être était parcouru de fourmillements. Sa gorge le brûlait, la soif seule guidait ses pas. Il aurait aimé trouver une proie rapidement, car il avait peur de ne plus se maîtriser si le besoin devenait trop grand. Un alcoolique titubant ou une fille de joie auraient convenu parfaitement, car habituellement, on ne recherchait pas les corps avec autant de zèle qu'une personne que la morale voulait "respectable". Il méprisait cela, mais l'immortalité lui avait appris de veiller sur lui avant tout. Le monde des humains n'était pas le même que le sien. Les horreurs, l'injustice, l'intolérance... tout ça était propres aux hommes. Lui préférait exploiter ce qui lui était profitable et dédaigner ce qui lui était inutile. Et en l'occurrence, il n'avait aucune envie de plaindre qui que ce soit. La soif était trop grande, le besoin trop pressant.

Il n'était arrivé que depuis une semaine, à peine le temps de se familiariser avec quelques quartiers de la ville, la nuit. Notre-Dame et le Sacré-Coeur avaient déjà retenu son attention, bien sûr. Il ignorait d'où lui venait cet passion pour les bâtiments religieux, lui qui n'avait jamais été croyant - encore moins depuis sa transformation. Il savait que certains vampires étaient mal à l'aise à l'intérieur des églises, comme s'ils n'étaient pas autorisés à pénétrer un lieu sacré, eux, les maudits. Mais lui y trouvait le calme, la sérénité. Il aimait ce silence, barrière à son ouïe sur-développée qui lui faisait entendre, bon gré, mal gré, toutes les conversations alentour.
Il avait visité également l'hôpital le plus proche de son appartement, la veille, mais après avoir évité de justesse les urgences qui grouillaient de patients blessés, il n'avait pas eu le temps de trouver la banque de sang qu'une infirmière s'était approchée pour lui demander ce qu'il cherchait. Il avait esquivé la question et, comme le jour pointait, il avait abandonné et s'en était retourné chez lui, assoiffé.

Il croisa un groupe de jeunes complètement soûls, mais préféra les laisser passer, car trop nombreux. De plus, il aurait été trop délicat d'en faire disparaître un sans que les autres ne le remarquent. Il donna un coup de pied dans une canette en aluminium, prenant son mal en patience, et continua sa marche. Il regrettait d'avoir attendu si longtemps avant de se nourrir, espérait que son contrôle serait assez fort contre le mal qui faisait trembler jusqu'au bout de ses doigts.
Soudain, sa vue se brouilla et sa respiration s'accéléra violemment. Il tenta de se calmer, mais l'odeur du sang saturait son environnement. Non loin, quelqu'un était blessé, quelqu'un saignait. Il accéléra le pas, courut sur quelques mètres puis se reprit. Il tourna et, à l'angle de la ruelle, distingua une silhouette féminine se tenant le bras. Il pouvait entendre lorsque, par intermittence, une goutte de sang tombait sur le sol.

Sans hésitation aucune, il se dirigea d'un pas sûr vers elle. La jeune femme était très peu vêtue, malgré la température plutôt fraîche de la nuit. Ses longs cheveux bruns tombaient devant son visage, mais Ian la devinait très belle. Une longue estafilade barrait son bras et les mouchoirs qu'elle avait utilisés pour éponger le sang étaient déjà tous trempés. Une mine inquiète et bienveillante sur le visage, Ian s'approcha d'un pas distinct et s'arrêta à sa hauteur.

- Est-ce que tout va bien, mademoiselle ?

Il fourra la main dans sa poche et en sortit un mouchoir qu'il appuya délicatement contre la blessure. Contre ses doigts, il sentit avec délice batte le pouls de la jeune femme, mais son air troublé ne quitta pas un seul instant son visage.
Un deuxième de ses mouchoirs fut imbibé et il perçut une goutte de sang couler le long de son doigt.
L'odeur était terriblement forte, horriblement attrayante. Plus rien ne comptait, à cet instant, mais il avait trop de pratique dans la chasse et la manipulation pour se laisser aller. Le calme était revenu en lui car la certitude de ce besoin comblé dans l'heure avait pris la place de la fébrilité qui l'avait habité toute la soirée.
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Ellana Jocaste


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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMar 28 Déc - 17:37

Je sursautai en levant les yeux, lorsque les bruits de pas qu'il m'avait semblé avoir perçu dépassaient largement la fantasmagorie. Mes cheveux tombant devant mon visage, je n'eus pas le temps de les rejeter en arrière d'un geste familier que l'homme était déjà sur moi. Aucune hésitation. Odeur masculine, taille masculine, présence masculine. Vif, il ne mit que quelques brèves secondes à réagir, et avant que je ne prenne réellement conscience de ce qui m'arrivait, il avait déjà appliqué de nouveaux mouchoirs (les siens, cette fois), sur ma plaie qui continuait de saigner. Je pestai au fond de moi, espérant qu'une veine trop importante n'avait pas été touchée. J'aurais dû aller à l'hôpital, mais me connaissant je me contenterais de rentrer chez moi et de me désinfecter, me panser et boire un verre, comme je le faisais toujours lorsque des affaires tournaient mal.
La voix de l'inconnu, chaleureuse et pleine de sollicitude me fit frissonner d'un plaisir rassurant. Celui de ne plus être seule, près de quelqu'un d'attentionné dans la capitale où la règle du chacun pour soi prévalait. Vu qu'il prenait la situation bien en main, je pus enfin dégager ma chevelure de ma main libre, et me retrouvait nez à nez avec un homme séduisant, bien loin de l'énergumène qui m'avait blessé avec mon propre couteau. J'aurais pu en rougir, mais la situation ne s'y prêtait pas, et je me contentai de lui offrir un sourire afin de le rassurer sur mon état. Certes, la blessure me brûlait mais je savais la chance que j'avais eu de m'en tirer si facilement.


" Je ne sais pas si tout va bien, mais dans tous les cas ... merci. "

J'étais stupéfaite de constater à quel point ses gestes étaient calmes et mesurés. Il n'avait pas paniqué, comme si trouver une inconnue blessée dans une ruelle sombre était une activité somme toute banale et ...
Ruelle sombre. Le mot me frappa, et une méfiance inconditionnelle me fit tressaillir, d'inquiétude cette fois. Le minois de ce jeune homme était somme toute charmant, mais le choc de la rencontre passé, je me demandais ce qu'une aussi belle gueule d'ange venait faire ici. A ses yeux clairs, je constatai rapidement qu'il n'avait pas bu. Il ne sentait pas davantage l'alcool. Cherchait-il des prostituées ? Mais dans ce coin-là, il n'y avait pas foule. De la drogue ? Un coup d'oeil rapide à sa tenue me dissuada de poursuivre cette hypothèse. Les gens de bonne famille s'en procurent d'une autre manière, et ceux qui pratiquent cette méthode sont, en général, vêtus d'une autre façon.
Je commençais à m'affoler, ce qui était la pire des choses. Faisant marcher mon professionnalisme et son bon sens, je repris une voix que j'espérais assurée
:

" Pardon... je ne voudrais pas salir vos habits ... "

Derrière ces banalités, je réfléchissais à toute vitesse. S'agissait-il d'un pervers ? D'un maniaque ? Je me rendis compte que je priai ma chance en silence, et me promis que s'il cherchait simplement une fille je me mettrai en quatre pour le satisfaire jusqu'à ce qu'il s'en aille. Je me faisais probablement des films, mais les idées fusaient à une vitesse ahurissante, et l'une d'elles me susurraient désagréablement à l'oreille qu'il s'agissait peut-être d'un collègue de mon agresseur envoyé par ce-dernier pour "finir le travail". Si c'était la bonne, j'étais fichue. J'avais beau avoir été touchée au bras gauche et être droitière, je ne pourrais me concentrer dans cet état, encore trop secouée.
Le froid, lui, profita de la brèche que lui offrait mon organisme pour s'engouffrer en moi et me faire trembler. De fatigue, de douleur, gelée. Et les mains de mon sauveur n'étaient pas plus chaudes qu'une gouttière un soir d'hiver.
Tentant le tout pour le tout, je repris doucement, jouant l'innocence la plus totale :


" J'ai eu de la chance que vous passiez ici... C'est à croire que ... que vous cherchiez quelqu'un ou quelque chose pour vous aventurer jusqu'ici."

Jouer à la pute qui fréquente les pires endroits. Jouer la pauvre fille encore trop choquée pour sortir autre chose que ce genre de répliques.
Pourtant, au fond de moi, une autre vérité faisait jour. J'avais peur, et comme lorsque mes craintes devenaient trop fortes pour moi seule, j'invoquai ma bonne étoile, n'importe quoi. Tout en évitant le regard de cet homme qui m'avait néanmoins plu il n'y avait pas encore trois minutes.

Mon coeur recommença à battre. Trop vite...
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Ian Gallagher


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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMar 28 Déc - 19:53

Lorsqu'elle rejeta ses cheveux en arrière, Ian sut qu'il avait deviné juste. Le teint hâlé, d'immenses yeux d'un brun doré qui le regardaient avec gratitude. Elle était belle... et prise au piège de son théâtre parfait par des années de pratique.
Elle le remercia d'une voix soulagée puis tressaillit. Ian se méfia, il avait toujours la main appuyée sur son bras, peut-être avait-elle frissonné à cause la brûlure de son entaille... Mais son pouls s'accéléra pour ne plus ralentir. Elle commençait à se méfier, c'était compréhensible. Dans ces ruelles mal famées, les hommes avec sa dégaine étaient rares. Il lâcha son bras afin qu'elle se sente moins menacée et se recula quelque peu. Elle le détaillait à présent, de haut en bas, avec le regard d'une professionnelle.

Ian, quant à lui, tentait de se calmer. S'il ne ravalait pas son empressement, il commencerait à trembler, sa proie paniquerait et pourrait crier, appeler à l'aide, et il n'avait vraiment pas besoin de soupçons sur sa personne alors qu'il venait d'arriver en ville.
Quelques années plus tôt, il l'aurait laissée comprendre son manège, lui aurait plaquée une main contre la bouche afin de la faire taire et se serait délectée de sa peur. Mais cet esprit meurtrier qui le possédait alors avait presque disparu depuis, il s'efforçait de se contenir lorsqu'il tuait. Et si jouer ainsi était un plaisir (il devait se l'avouer), il savait aussi que c'était le dernier pas qui le menait vers l'inhumanité qui habitait la majorité des vampires. Il préférait ne pas perdre pied et rester en contact avec le monde des futiles hommes, même s'il les méprisait, plutôt que de redevenir un marginal ne sortant que pour tuer, parfois plus de trois fois par nuit.

La jeune femme tremblait, gelée. Vêtue d'une simple bande de tissu sur la poitrine et d'une jupe qui ressemblait plus à une ceinture, Ian faillit la plaindre. La douleur ne devait pas l'aider. Il se demanda un instant ce qui l'avait amenée à cet endroit, qui l'avait blessée et pourquoi.

- J'ai eu de la chance que vous passiez ici... C'est à croire que ... que vous cherchiez quelqu'un ou quelque chose pour vous aventurer jusqu'ici.


Le vampire sourit légèrement et se débarrassa de sa veste pour la tendre à la jeune femme transie de froid. Sa question semblait celle d'une prostituée au QI effroyablement bas, mais elle avait l'air tout sauf stupide. Choquée peut-être, mais pas stupide, et sa question n'était en rien anodine. Il décida de jouer son jeu, amusé, et prit un ton sarcastique, quoique bien bienveillant.

- De la chance, oui... dans votre malchance. C'est à croire que vous cherchiez quelqu'un ou quelque chose, vous aussi... et que vous l'avez trouvé.

Il désigna d'un geste sa blessure et soupira. Il fallait qu'elle oublie sa méfiance, car si elle était sur le qui-vive, elle risquait de vouloir se battre. Surtout que les femmes, à présent, sortaient rarement désarmées, encore moins les filles de joies qui fréquentaient des personnes peu recommandables.

- Vous ne devriez pas rester par ici, on fait facilement de mauvaises rencontres, dans ce coin. Venez, je vous accompagne sur la rue principale .


Il se mit sur son côté droit afin de ne pas heurter sa blessure et lui tendit le bras, comme un gentleman des années cinquante. Il se voulait presque un air enjoué, à présent, bien que ces sourcils restaient légèrement froncés, comme s'il était soucieux de la santé de sa proie.
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Ellana Jocaste


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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMar 28 Déc - 22:26

Il me lâcha, ce qui eut l'effet de me calmer un tantinet. Oh, pas de beaucoup, mais néanmoins assez pour que je puisse reprendre contenance et cesser de me sentir aussi affolée qu'un animal blessé. J'entrepris alors d'essuyer le sang qui avait coulé ailleurs sur mon bras, épars. Pas la peine de ressembler à une écorchée vive pour si peu. A ma grande surprise, je vis cet étrange comparse retirer sa veste et me la tendre avec gentillesse. Une vraie gentillesse, ou était-elle plutôt du genre calculée ? Quoi qu'il en soit, cette chaleur était la bienvenue, et je m'en emparai avec une reconnaissance évidente qui passa par mes yeux et un hochement de tête. Malgré mes précautions, je ne pus m'empêcher de grimacer lorsque ma plaie frotta un instant contre le tissu. J'étais réellement confuse en réalisant que ce vêtement n'était pas sortie de la première friperie. L'ajustant comme je pouvais, mes lèvres se plissèrent et se pincèrent tour à tour, signe évident que je m'en voulais quelque peu.

" Je suis désolée... je vous paierai le pressing si on peut la récupérer, bien sûr... "

C'était la moindre des choses. Cependant, j'étais parfaitement consciente que je me rassurais volontairement en parlant de pressing, l'un de ces éléments rassurants du quotidien. Qui sait si dans une heure je ne serais pas morte étranglée dans une ruelle sombre et ...
Stop. Si je partais ainsi, j'étais bonne pour la paranoïa la plus totale, et ce n'était pas elle qui me sortirait de pétrin. Mais autre point à ne pas négliger, voilà qu'il me répondait en ayant parfaitement l'air de maîtriser ses paroles et ce ... sens de l'humour. Il me sondait comme je venais de le faire, et je compris que mon stratagème avait bel et bien échoué dans toute sa splendeur. J'étais bloquée. Que faire ? Répondre à nouveau en sachant pertinemment que ce jeu ne pourrait demeurer éternellement ? Non. Cette fois, mes mots étaient sincére lorsque je murmurai sur un ton amer :


" Ca oui... on peut le dire que je l'ai trouvé. "

Sincére, mais pas naïve. Je ne me retenais qu'à grand-peine de passer d'une jambe à l'autre. Je désirais par-dessus tout me trouver chez moi à cet instant, dans mon salon. Ah, n'avoir qu'à foncer dans ma salle de bain et plonger sur la trousse de secours ... En pleine impasse, ce fut lui que me sortit une fois de plus de ce mauvais pas. Il me proposait de me raccompagner là où les lumières se faisaient rassurantes, ou les passants se faisaient plus nombreux malgré l'heure tardive. Une promesse rassurante, mais saurait-il la tenir ? Fataliste, je finis par me dire que, de toute manière, j'étais forcément plus en danger seule ici que parmi une multitude d'autres personnes. Ne resterait qu'à se montrer prudente sur le chemin. J'hochai alors doucement la tête et m'approchai de lui alors qu'il me tendait son bras galamment. Surprise, mes sourcils se haussérent, mais ce fut avec un sourire intimidé que je répondis à ce qui ressemblait de moins en moins à une tentative de ... quoi que ce soit de dangereux.
Malgré moi, je me sentais mieux. J'avais plus chaud, n'étais plus seule, et n'avait aucun moyen de prouver que mon vis-à-vis pouvait représenter une menace pour moi.

Je me serrai contre lui et tentai de marcher avec vigueur près de lui, désireuse de ne pas traîner dans ces coins sombres. J'avais hâte de retrouver la Seine, les lumignons de Paris. Comblant le silence, je repris à voix basse :


" J'ai eu ... quelques problèmes avec un client. Vous savez ce que c'est, les risques du métier ... "

Ce n'était ni un mensonge, ni la totalité de la vérité. Cependant, je sentais que je me devais de faire usage d'un minimum d'amabilité avec ce secours inattendu. Bientôt, tout serait terminé, et je n'aurais plus qu'à classer cette soirée dans la section " mauvais souvenirs " et préparer avec une envie croissante le discours rageur que je servirai à mon employeur avant de passer à autre chose. C'est alors que je remarquai que j'avais oublié une chose ... élémentaire.
Je levai mon visage vers lui pour préciser :


" Je m'appelle Ellana. "
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Ian Gallagher


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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMer 29 Déc - 15:03

Alors qu'ils marchaient dans la ruelle, Ian se félicita d'avoir pu ainsi calmer la jeune femme. Elle ne frémissait plus que lorsque la veste effleurait sa blessure et tentait de marcher d'un pas assuré à ses côtés. Lorsqu'elle avait accepté le bras qu'il lui tendait, le vampire avait compris qu'il avait gagné. Un humain ne faisait déjà pas le poids fasse à un vampire. Alors si celui-ci portait des talons, avait un bras en écharpe et l'autre fermement tenu par la poigne du prédateur... Autant dire que Ian pouvait se réjouir.

La soif qui l'avait guidé toute la soirée dans Montmartre était plus forte que jamais, et il entendit à peine les excuses de son interlocutrice pour la veste tachée de sang. Tout ce qu'il avait en tête à présent, c'était qu'après cinq minutes de marche, ils seraient entourés de monde et lui ne pourrait plus tenter quoi que ce soit. Il lui fallait agir maintenant, et il se délectait de cette sensation d'adrénaline. Savoir que quelques instants plus tard, il arracherait la gorge de cette jeune femme... ça le faisait presque frissonner.
Il prit une longue inspiration silencieuse afin de se maîtriser encore une poignée de minutes, mais ce fut l'odeur du sang qui emplit ses narines et il sentit ses canines s'allonger, promesse d'une mort prochaine. A ce stade, il savait qu'il ne pourrait plus revenir en arrière. Il espérait juste que la jeune femme ne le dévisage pas immédiatement, car alors elle verrait ses crocs, comprendrait l'envie meurtrière au fond de ses yeux et tenterait de fuir. Pour l'instant, il préférait qu'elle ignorât la créature qu'il était réellement. Après tout, cela faisait partie du jeu.

De toute évidence, elle avait compris qu'il avait démasqué son ton faussement naïf. Ce qui était logique, car pour s'échapper d'une embuscade, comme elle l'avait fait, il fallait avoir un minimum de jugeote, voire une arme. Et ce n'étaient pas là les caractéristiques d'une fille dupe.
D'une voix amère mais sincère, elle lui accorda que son métier était à risque, mais ne mentionna rien de plus... Si ce n'est son prénom, qui résonna dans le silence de la ruelle.


- Je m'appelle Ellana.

Ian baissa les yeux vers elle et croisa son regard. Si belle et aimable. Un peu trop confiante, peut-être ? Quoiqu'il avait dû user de son talent d'acteur afin de la guider là où il l'avait souhaité. Tout de même, il était presque déçu de devoir supprimer une telle femme de ce monde. Pendant un instant terrible, il n'y eut que le bruit de leurs pas sur le sol, puis il sourit gentiment, presque peiné, et laissa apparaître ses canines.

- Enchanté, Ellana. Je m'appelle Ian.

Et d'un mouvement rapide, il lui attrapa l'autre bras sans faire attention à la blessure. Il la poussa violemment et la plaqua contre le mur tendis qu'un feulement animal provenant du fond de sa gorge en feu s'échappait entre ses lèvres.
Une main contre la bouche d'Ellana afin qu'elle n'appelle pas au secours, il huma délicatement contre son cou tandis que le pouls de la jeune femme battait à tout rompre.
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Ellana Jocaste


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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMer 29 Déc - 17:52

Je m'efforçais doucement de croire que tout était terminé. Chaque pas que je faisais me menait vers la lumière, et j'aurais été plus inquiète s'il m'avait imposé son propre chemin, et non celui que j'indiquais naturellement. Je respirais mieux, me sentais mieux. N'eût été ce fichu bras en compote, la soirée n'aurait pas été aussi désastreuse qu'elle en avait eu l'air. Peut-être pour me rassurer, peut-être pour laisser mes yeux se rassasier de la beauté masculine de mon "protecteur du moment ", je les levai dans sa direction, et nos regards se croisèrent. Je retins un sourire. Il avait beau sembler à peine un peu trop jeune pour moi, il était séduisant. Beaucoup trop séduisant. Ce que je faisais était imprudent, mais ... non. Peu à peu, mes arguments de défense s'amenuisaient : je n'avais pas une seule preuve concrète quant à la dangerosité de mon compagnon nommé ... Ian. J'allais lui souffler avec gentillesse que c'était un beau nom, mais je n'en eus pas le temps. Je sentis mon bras endommagé se faire saisir sans douceur, m'arrachant un cri de douleur ... rapidement étouffé. Mon dos subit la morsure de la brique, et mon corps s'arqua, hurlant une souffrance muette que je ne pouvais exprimer. Sa main baillonnait mes lèvres, et un bruit sauvage, inhumain, bestial, freina sur le moment toute velléité de rébellion.

Toujours suivre son instinct ... telle avait été la première règle que je m'étais édictée. Et ne pas l'avoir suivie à la lettre risquait de me coûter cher, désormais. Je ne vis pas mon existence défiler devant mes yeux, comme bon nombre de personnes l'affirment. Non, j'étais entièrement tendue, rivée au moindre geste de mon agresseur, qui semblait s'intéresser à mon cou pour une raison qui m'était inconnue. Voulait-il me violer ? Qu'il essaye ... J'aimais trop la vie et mes réflexes étaient trop endurcis pour que je m'abandonne à la terreur. Je comptais jusqu'à trois, trois infimes secondes qui me permirent de relever la jambe sans éveiller de soupçons. Mes bras étant libres, le droit dans un meilleur état que le deuxième, ma main plongea dans le creux de ma botte et j'en tirai l'une de mes lames, courte mais effilée. Je ne réfléchis pas et la plantai dans le thorax du jeune homme, attaque que je doublai contre un coup de genou "presque" bien placé. J'avais voulu le blesser comme j'avais blessé mon premier adversaire, mais un mouvement trop fluide pour être celui d'un individu normal lui avait évité la plus grosse partie de la douleur.

Je n'attendis pas que la chance me sourit une seconde fois. De plus, il n'avait pas cillé ... Une lame de dix centimètres enfoncée dans le torse et il n'avait pas cillé. Cette fois bel et bien affolée, je partis en trombe, contrainte de foncer vers le dédale de ruelles tortueuses plutôt que de pouvoir gagner les avenues. Si mes jambes avaient flageolé, malhabiles, sous l'effet de la peur, j'avais rapidement retrouvé ma foulée souple et régulière d'ancienne basketteuse. Je courais, n'ayant jamais fui ainsi auparavant. Mais il ne s'agissait plus de jouer ou d'une banale escarmouche. Il était inutile de se demander s'il s'agissait d'un pervers sexuel en plus d'un serial killer ayant pris ses quartiers dans Paris, il s'agissait pour le moment de se mettre hors d'atteinte.

Cependant, comme si le sort se décidait à s'acharner contre moi, je fis une rencontre que je n'avais pas prévu (d'ailleurs, tout semblait partir en sucette depuis le début de cette soirée malheureuse). Dans mon élan et, surtout, dans l'obscurité, je me sentis soudain projetée contre une silhouette, et ainsi jetée à terre. C'était le type que je devais voler. Il m'avait attendu, avait rôdé dans le coin jusqu'à me retrouver. Non... c'était trop stupide. Je me remis péniblement sur pieds et reculai par mesure de précaution avant même qu'il ne comprenne qu'il avait retrouvé sa proie. Un gémissement de rage sortit de ma gorge, comme un affront lancé au mauvais sort qui me frappait depuis quelques heures. Je sortis mon dernier couteau... ma dernière chance. Il ne serait pas dit que je mourrai sans avoir tenté de me défendre. De plus, l'option de repartir à fond de train n'était pas envisageable. Plus maintenant. Un coup d'oeil à droite, à gauche, derrière. Cul de sac.


" Salope, tu croyais quand même pas que j'allais te laisser t'en tirer ... "

Pétrifiée, je n'eus pas l'occasion de répondre. Mon regard se portait bien au-delà de l'épaule de mon interlocuteur.
Ian arrivait.

J'étais perdue.
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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMer 29 Déc - 22:42

Il devait se l'admettre, et même si cela l'agaçait au plus haut point, Ellana l'avait pris par surprise. Ian se serait giflé d'une telle imprudence. Laisser sa soif le guider ainsi avait été vraiment idiot de sa part. A présent, il avait une fugitive à rattraper dans un dédale de ruelles en plein Paris. Il soupira, retira la courte lame de sa poitrine, dédaigna une blessure qui cicatriserait en quelques instants et s'élança en courant.
Elle n'avait pas pu partir bien loin, et de toute manière, sa vitesse dépassait de loin celle d'un humain. Il lui suffisait de suivre l'odeur du sang et les bruits de course affolée qui résonnaient dans la rue adjacente. Il commençait à se féliciter de s'être laisser dessécher ainsi, car la poursuite procurait une montée d'adrénaline qu'il appréciait tout particulièrement. Après tout, lorsque l'on était dans sa condition et après plus d'un siècle à parcourir le monde, l'éternité n'apportait plus grand chose d'autre que routine et ennui. Alors une cavale comme celle dans laquelle il s'était lancé était finalement bienvenue.

Puis les bruits de pas s'arrêtèrent dans un bruit sourd, devant lui, et Ian cessa de courir. Il perçut un gémissement et comprit qu'elle était tombée. Il sourit et tourna à l'angle de la ruelle lorsqu'il se rendit compte qu'Ellana n'était pas seule. Un homme à la mine patibulaire la bloquait au fond d'un cul-de-sac, elle avait sortit un autre couteau... décidément, il ne s'était pas assez méfié de cette jeune femme d'apparence inoffensive. De toute évidence, elle savait se défendre et possédait de bon réflexes. Sa chemise trouée en avait fait l'expérience, quelques minutes plus tôt.


- Salope, tu croyais quand même pas que j'allais te laisser t'en tirer...

De mieux en mieux. Cet homme était probablement celui avec lequel la jeune femme avait eu une altercation avant qu'il ne la croise. Il ne savait s'il devait plaindre sérieusement Ellana de sa malchance ou se réjouir du festin qui l'attendait. Deux proies, et sa gorge explosa de feu rien qu'à l'idée de satisfaire son besoin de sang.

Il s'avança lentement, sans bruit. Sa proie initiale le remarqua et Ian lut avec délice dans ses yeux le désespoir, tandis que l'homme ne se doutait en rien de ce qui allait se passer.Le vampire et son caractère théâtral hésitèrent un instant à offrir la réplique au malfrat, mais l'arrogance prit le dessus : il ne méritait même pas de comprendre comment ni pourquoi il mourrait. Tant pis pour lui, il aurait eu meilleur temps de ne pas manquer de politesse à une dame. Cela pouvait paraître étrange peut-être, mais Ian estimait Ellana d'avoir su le fuir. Même si la tentative était vaine, le plus souvent, il appréciait ceux qui se battaient pour leur vie plutôt que les poltrons qui gémissaient et suppliaient d'une voix plaintive. Probablement parce que lui même en retirait une plus grande satisfaction.

Alors, avant que l'homme qui lui tournait le dos ne brise le silence avec de nouvelles obscénités, il lui sauta dessus et lui arracha violemment la gorge, tranchant la jugulaire et laissant le sang couler dans sa bouche. Ce fut comme une libération. La brûlure s'apaisa quelque peu et il se força à laisser le corps inanimé tomber au sol. L'homme n'était pas mort, mais il aurait tout le temps de venir le rechercher plus tard. Pour l'instant, c'était Ellana qui l'intéressait.
Il s'avança vers elle et, à son air choqué, baissa les yeux sur sa chemise tachée du sang de l'inconnu. Il fit la moue, passa une main sur sa bouche et soupira avant de lancer, d'un air enjoué :


- Je dirais que la veste n'est plus la seule à devoir faire un séjour au pressing...
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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyMer 29 Déc - 23:31

Que faire ? Si, à ma grande fierté, la main qui empoignait le manche de mon couteau ne tremblait pas, il n'en était pas de même en moi. J'étais coincée entre deux sentiments. D'un côté, la terreur que m'insufflait un deuxième adversaire qui ... n'avait pas saigné ? Mes yeux virevoltaient, rapides comme l'éclair entre le premier type et Ian qui, comme unique trace de mon attaque, n'avait eu qu'un bout de chemise troué. Pas de trace de sang. Il m'avait suivi jusqu'ici avec une facilité déconcertante. Son souffle était paisible, il n'était même pas essoufflé par la course. Mais je n'avais pas le temps de m'attarder sur ce mystère, puisque mon deuxième embarras était de savoir ce que je pouvais faire de la poignée de secondes qu'il me restait. Crier pour avertir celui avec qui j'avais eu maille à partir ? Le laisser se faire entraîner dans une bagarre qui, comme précédemment, me permettrait de courir à tout rompre et de fuir cette scène de cauchemar ?
Le destin choisit pour moi. Sous la forme de Ian, qui paraissait sourire d'un air malsain. Mais n'était-ce pas moi qui imaginais toute cette profusion de détails ? Manque de sommeil, fatigue, froid... sang qui recommençait à couler. Il était aussi silencieux qu'une ombre, et personne n'aurait pu le sentir se glisser dans son dos. Un tueur professionnel ? Je n'aurais pu tomber sur pire ...
Quoique... L'action fut brève et à la fois terriblement précise. Ian fut sur mon agresseur en un bond. Oh, il ne l'étrangla pas avec une cordelette. Il ne lui tira pas dessus grâce à un bon calibre. Il ne le couvrit pas de coups de poings ou autres... Il le mordit, et le bruit ignoble de la chair malmenée me fit pousser un hurlement que je m'empressais d'étouffer de mon bras malade. Qu'importait. Je ne sentais même plus la douleur, trop absorbée par un spectacle plus ignoble que tout ce que j'aurais pu imaginer.

Comment une dentition humaine pouvait-elle causer autant de dégâts, je n'en savais rien, mais cet assassin se prenait à coup sûr pour un vampire. Un tueur bien original ... J'aurais peut-être dû ou pu profiter de ce moment pour fuir. Inutile ne serait-ce que d'essayer. Mes jambes ne répondaient plus. Je me rejetai dans l'ombre, contre le mur glacé qui ne me tira pas un frémissement : et pour cause, je tressaillais déjà devant l'homme que je devais détrousser et qui s'effondrait. Mort ? Je ne le savais pas et ne désirais pas le savoir.
Saurais-je encore quelque chose ? Ian, après avoir brutalement laissé retomber le corps, s'avança vers moi. Les lèvres humides de sang, les yeux brillant d'une inhumanité qui me pétrifiait. Il s'essuya avec nonchalance, comme s'il avait fait ça toute sa vie. Comme si c'était de l'eau qu'il effaçait d'un revers de manche, et non pas l'hémoglobine d'un homme qui se vidait de son liquide vital.
Une ironie dénuée de la moindre chaleur. Un monstre. J'avais en face de moi un monstre et, sans trop y croire, réussit de nouveau à tendre mon bras, la pointe de mon coutelas tendue vers lui
:

" N'approche pas ! Recule ! "

Ma voix mal assurée ne m'étonna guère. Jamais je n'avais eu à affronter une situation semblable. Une nausée terrifiante me submergeait rien qu'à l'idée de l'imaginer boire le sang ... boire le sang d'un autre. Une horreur, une ignominie que même des malades comme les nazis des camps de la mort n'avaient su mettre en oeuvre. Et, à ce que je sache, je n'étais pas dans un roman d'Anne Rice... Rapidement, je glissai le pommeau de mon arme entre mes dents, le temps de faire basculer la veste de cet inconnu fou furieux hors de mes épaules et de la récupérer d'une main. Je ne tardai pas à reprendre mon couteau, toujours pointé dans sa direction. Qui sait, si je crevais un oeil...

" Laisse-moi tranquille ... "

Négocier ? Je l'imaginais mal accepter un arrangement... pourtant, je tentais de faire fonctionner mes méninges à plein régime. Une ébauche de plan se dessinait en moi... sans doute vain. Mais je défiais quiconque de m'en souffler un d'efficace, coincée comme je l'étais.

" Je ne dirais à personne ce qui s'est passé cette nuit mais laisse-moi partir ... s'il te plaît. "

Jamais on ne me prendrait à m'abaisser à supplier un homme. Mais je ne pourrais affronter stoïquement la mort, et mes yeux se faisaient les témoins de mon envie de vivre, de la flamme qui y brûlait constamment, et qui me donnait la force de brandir encore ce simulacre d'arme qui paraissait inutile devant un gars comme lui. J'entendis sa victime tousser, à terre. Il était vivant ... à quoi rimait tout ça ? Comment pouvait-il croire que je le laisserais boire mon sang ? Malade, malade, malade ... J'aurais presque pu accepter de lui vendre mon corps le temps d'une nuit pour demeurer en vie... mais grand dieu, je ne voulais pas finir ainsi, lamentable sur le sol d'une ruelle abandonnée de Paris, agonisant pendant des heures en sentant l'existence me quitter.
Ce fut peut-être ce qui me poussa à un ultime acte désespéré. D'un geste ample, je lui jetai sa veste au visage. Je n'avais besoin que d'une seconde pour me mettre hors d'atteinte et recommencer à courir en espérant tomber sur une âme plus charitable que les deux premières.

Au moment où je prenais mon élan pour foncer, au moment où une lueur d'espoir recommençait à luire en moi, je sentis une main glacée et ferme agripper mon bras avec une violence inouïe. Je me retrouvai plaqué contre lui, l'étourdissante odeur du sang me montant aux narines. Une fois de plus, je plantai mon couteau dans ses côtes, avant de me démener, tentant de donner des coups de toute part, feu follet vivant, tornade brune.

Je ne voulais pas mourir.
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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyJeu 30 Déc - 21:37

Ian se sentait revivre peu à peu. Ses yeux si clairs s'assombrissaient au fur et à mesure que le sang se répandait dans son organisme. Il avait toujours trouvé ce phénomène amusant et étrange à la fois, sans en comprendre la raison. Il aimait appeler cela son visage "vampirique", qui reflétait sa vraie personnalité, tout en préférant l'éclat bleu pâle de son regard habituel.
Le regard de sa première victime, lui, s'était finalement éteint dans un râle après une quinte de toux violente. Il avait dû déchirer la jugulaire et l'homme s'était vidé de son sang. Ian poussa un soupir. Il aurait préféré pouvoir se sustenter sur lui par la suite plutôt que de se remettre en chasse, mais sa soif avait pris le dessus. Parfois, il maudissait la violence instinctive qui l'accompagnait depuis sa transformation.

Mais pour l'heure, il se concentrait sur Ellana. La jeune femme semblait résignée à ne jamais abandonner. Lutter coûte que coûte, c'était bien ce qu'il lisait sur son visage. Elle se débarrassa d'ailleurs de la veste qu'il lui avait prêtée, brandit un couteau devant elle... Ian reçut au visage le bout de tissus tandis que sa proie s'apprêtait à repartir dans une course folle. Agacé de la voir fuir une fois de plus, il lui agrippa violemment le bras et la plaqua contre lui. Une demi-seconde plus tard, le couteau était planté entre ses côtes. Il grogna et tenta de contrôler la furie qu'Ellana était devenue en l'adossant une nouvelle fois contre le mur.

Le vampire commençait à se lasser de ce petit jeu. Il avait encore soif et son corps entier le brûlait d'envie de mordre la jeune femme qui se débattait contre lui. Il décida de dédaigner la courte lame toujours coincée dans son flanc et, empoignant l'avant bras blessé d'Ellana, il mordit sur l'entaille que l'homme à présent mort sur le sol lui avait faite plus tôt dans la soirée. Son sang avait un goût de Soleil.
Il releva la tête et croisa à nouveau le regard apeuré de la jeune femme. Il faillit se permettre un sourire puis se rappela de ses canines. S'il la laissait les apercevoir, sa peur serait plus grande encore et il était las de la voir fuir. Il voulait au contraire que toute lueur d'espoir s'efface au fond de ses prunelles dorées, qu'elle sache que quelques minutes plus tard, elle ne serait plus de ce monde, que...

Comme un claque, la sensation de culpabilité revint violemment à la surface. Ian, une fois de plus, s'était perdu. Il avait joué, beaucoup trop joué, avec cette jeune femme. Il s'était promis, quelques années plus tôt, qu'il ne tuerait plus que pour se nourrir, non plus pour le plaisir de voir souffrir ces victimes. Mais à présent, il se rendait bien compte que le besoin de sang avait été le plus fort et qu'il était redevenu, l'espace d'une attaque, ce psychopathe qu'il avait tant essayé de fuir.
De rage, il donna un coup de poing dans le mur qui se fendit. La question qu'il haïssait le plus depuis presque deux siècles refaisait surface. Fallait-il abandonner l'humanité, taire la culpabilité et vivre comme l'assassin qu'il était ou était-il mieux de réfréner son envie de tuer, de garder contact avec la morale humaine ?

Il prit une profonde inspiration, se recula de quelques centimètres, tout en retenant les bras d'Ellana et baissa la tête pour se calmer. Il le savait, la jeune femme en avait trop vu pour qu'il puisse la laisser en vie, mais il avait presque envie de s'excuser. Il faillit en rire. S'excuser de quoi ? De l'avoir terrorisée ou de ne pas avoir su la tuer directement ? Tout cela était ridicule.
Il plongea une nouvelle fois ses yeux dans ceux d'Ellana, respirant longuement, réfléchissant à toute vitesse.
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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyJeu 30 Déc - 22:30

L'idée, à la fois monstrueuse et terrifiante, celle qui risquait de paralyser mon instinct de survie, était de croire cette créature immortelle. Absurde, évidemment. Mais comment expliquer qu'il n'avait pas émis plus qu'un geignement plus agacé que souffrant ? Je ne reçus pas d'éclat de sang de sa blessure... elle ne semblait même pas le gêner. Sa force, inhumaine, m'empêchait de m'éloigner de lui, et un long hurlement en moi pointait du doigt cette injustice. Je n'étais pas une sainte, mais je n'avais jamais fait du mal à quiconque ne le méritait pas. Et je ne méritais pas de disparaître aussi brutalement, sans comprendre ce qui m'arrivait. Je revendiquais ma liberté, mon droit d'être humain, de femme, à me voir partir et à percevoir quand ma mort arriverait. Je désirais avoir conscience de ma fin. Et ce n'était pas ce que Ian semblait me promettre. Son corps encaissait tous mes coups, plus rigide qu'une planche de bois, et je ne faisais que me meurtrir un peu plus à chaque fois que je me démenais comme une véritable diablesse. Mais déjà derrière moi, le mur humide qui frappait de plein fouet mon dos presque nu. Un terrible frisson, prémice du froid plus conséquent qui ne tarderait probablement pas à survenir, me pétrifia en me traversant de part en part.
Il ne s'en prit pas à ma gorge. Mon bras l'intéressait davantage, et pendant un fol instant, la comparaison avec un vampire survint aussitôt. Et si c'était ma blessure qui avait attiré ce malade se prenant pour une créature de la nuit et tuant de même ? Pauvre idiote ... mes méninges déraillaient, durant ce qui ressemblait à mes dernières minutes d'existence. Mais une part de moi-même refusait de me refuser encore vaincue. Pas tant qu'il demeurerait un souffle dans ma poitrine.

La morsure fut terrible. Le hurlement silencieux devint bien réel tant les bords de ma blessure semblaient irradier, comme appuyés de force contre un fer rougi. Ma main libre s'accrocha à Ian, et je plantai mes ongles dans sa nuque dans un soubresaut désespéré, traçant un sillon de feu sans doute bien moins douloureux que ce qu'il m'infligeait. Je n'aurais jamais dû baisser les yeux vers son visage, aussi détendu que s'il se délectait véritablement du sang qu'il me volait. Déjà affaiblie, j'avais l'impression que des tâches noires voilaient parfois ma vision déjà privée du manque de lumière. Par-dessus son épaule, dans une sorte de transe ou mes gémissements se mêlaient à mes cris, je ne parvenais pas à détourner mon visage de mon premier agresseur. Il ne bougeait plus. Son thorax ne se soulevait pas davantage. Mort.
Je m'habituai à la douleur, forcée. Hébétée, en état de choc. Je croisai le regard de Ian. Je n'y lus aucun remord. Aucune surprise. Quant à moi, comment imaginer qu'il y avait moins de vingt minutes je conversais avec un jeune homme tout ce qu'il semblait de plus normal, hormis un charme naturel fascinant, et bien aimable pour un inconnu. Je me promis si je m'en sortais de ne plus jamais me faire prendre ainsi. J'étais capable de me promettre bien des choses en cet instant fatidique, et je finis par cesser de le regarder lui. Je ne sentais plus mon bras ; seul lui le retenait. Je commençais d'ailleurs à ne plus sentir mon corps. Une déplaisante sensation de fatigue contre laquelle on ne peut lutter faisait trembler mes jambes.

C'était trop stupide... C'était trop morbide ... Au moment où je me demandai s'il continuerait cette saignée jusqu'à ce que mon corps tombe par lui-même sans vie, un tremblement derrière moi agit comme une claque, et me permit de me réveiller quelque peu. J'ignorais d'où était venu ce coup, mais la morsure de ses dents cessa. Mes paupières lourdes battaient, tandis que je ne tenais plus que par sa poigne. Il reprenait son souffle, et moi je luttais pour ne pas m'évanouir. Pour la dernière fois, j'eus le courage de plonger dans ses yeux, curieusement assombris. Mais peut-être l'effet venait-il de moi. Sans lui, je sentirais déjà le bitume glacé sous mon ventre. Je dus mobiliser mes dernières forces pour me redresser autant que possible. J'avais peur de ce qu'il pensait, car je n'y avait pas accès. Sûrement allait-il me tuer désormais. Non.
Mon bras gauche était inerte, inutilisable. Ma main droite remonta alors péniblement, au prix d'un effort énorme, jusqu'à se raccrocher au manche de mon couteau toujours planté dans son flanc. J'y pesai sans scrupule pour lui comme d'un appui, avant de le lui retirer comme une forcenée. Je crus que j'allais me démonter l'épaule, et ce dernier geste fut celui qui fit couler des larmes. Des larmes qui paraissaient intarissables. Mes pleurs étaient pourtant silencieux, malgré le fait que j'étais secouée de sanglots réguliers.

Mon arme serrée maladroitement dans mes doigts gourds, malhabiles, je la levai jusqu'à en pointer la pointe aiguisée contre ma gorge. Je le défiai du regard. Si je devais mourir, qu'au moins ce fut de ma main ; par ma volonté. Je ne cherchai pas à m'arrêter de pleurer. Il n'était plus question de fierté depuis longtemps. Je m'appelle Ellana, je viens de fêter mes trente automnes et je vais mourir comme la plus ignoble des putains. Tout mon être clame cette deuxième accusation contre lui, ce meurtrier duquel je ne me suis pas méfiée... Qui sait combien ont pu se faire achever de façon aussi atroce ? Combien dans la capitale ? En France ? Ailleurs ?
Il suffisait que l'un de ses mouvements soit équivoques. Je m'apprêtais à sentir le froid le plus terrible de ma vie trancher ma gorge... difficilement résolue.


Ecrit sur la chanson Beauty of the Dark, de Mads Langer
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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptyJeu 6 Jan - 0:36

Difficile de se reprendre en ayant tellement soif. Ou faim. Cet étrange sentiment, Ian ne l'avait jamais réellement compris. Il n'avait pu le définir, pas même en presque deux siècles d'existence. Tout ce qu'il en connaissait, c'était la brûlure au fond de sa gorge que cela occasionnait, le tremblement de ses mains et l'incapacité à se contrôler lorsqu'il restait trop longtemps sans se nourrir. Comme ce soir.
Il tentait vainement de respirer profondément, bien qu'il n'en eût plus eu besoin depuis longtemps. La tête lui tournait et il sentait des picotements le long de sa colonne vertébrale, terrible illustration de son envie de sang. Toujours plus de sang.

Mais ce fut le sien qui coula à cet instant, lorsqu'Ellana s'appuya violemment sur le manche de la lame qui se trouvait encore entre les côtes du vampire. Il n'y eut que quelques gouttes qui tachèrent sa chemise puis la plaie se cicatrisa d'elle-même. Ian soupira et releva la tête, s'attendant à l'air encore plus effrayé de sa proie. Pourtant, ce fut elle qui le surprit cette fois-ci. Outre son air apeuré, une détermination nouvelle et profonde luisait au fond de son regard. Coutelas contre sa jugulaire, elle le provoquait, lui prouvait qu'elle était maître de sa vie et que personne d'autre ne la lui prendrait. Pour une raison inconnue, Ian trouva cela particulièrement respectable et courageux. Stupide, certes, car au final, c'était lui qui la tuait, que ce fût de sa main ou non, le résultat était le même... Mais le côté effronté et insolent de la chose lui plaisait. Voilà qu'il avait de moins en moins envie de la tuer.

Il émit un petit rire et recula d'un pas. Il ne regrettait pas de devoir se nourrir du sang humain. Il ne regrettait pas de s'être mêlé à eux malgré celui qu'il était. Précisément pour ces moments comme celui qu'il vivait à l'instant, lorsqu'un être humain le surprenait par son audace, sa réflexion, son innocence... il aimait deviner certaines facettes du caractère de ses proies ou simplement de passants, dans la rue. Et s'il ne se liait jamais d'amitié avec un humain, il cherchait le contact, la conversation, toujours. Peut-être était-ce à cause de la nostalgie de sa propre vie de mortel. Avec les années, il avait finit par comprendre Aslinn, sa créatrice, qui s'était assise près de lui dans le train pour Dublin. Il comprenait aujourd'hui sa passion du camouflage, son envie de s'intégrer dans un semblant de société pour quelques années. Le même désir l'habitait, et ce soir, il appréciait particulièrement sa victime.


- Peut-être en vaux-tu la peine...


Juste un chuchotement, un souffle. Plus une pensée énoncée qu'une parole. La jeune femme l'intriguait et sa mort ne semblait plus au programme. Bien sûr, il mourait d'envie de boire encore son sang au goût ensoleillé, mais il se consolait en se disant que l'homme qu'il avait tué plus tôt était encore là, son sang encore chaud. Cela ne serait pas aussi bon, bien sûr. Mais quelque part, il se disait que le monde était plus amusant si Ellana en faisait partie. D'une part parce qu'elle devait mener la vie dure à bien des malfrats grossiers de Paris, et d'une autre parce qu'elle ne cesserait d'essayer de comprendre, une fois qu'il l'aurait laissée partir. Il appréhendait l'idée qu'elle découvre son existence, après tout, il venait d'arriver en ville, mais parallèlement, il savait que personne ne la croirait si elle tentait d'en parler autour d'elle.

Il poussa un nouveau soupir en vérifiant l'état de sa chemise : il était bon pour rentrer chez lui et se changer, car entre les déchirures et les taches de sang, il n'irait pas loin sans se faire remarquer. Il dédaigna Ellana et s'accroupit près du cadavre qui gisait sur le sol, reniflant son odeur. Bien sûr, l'eau de Cologne bon marché empestait tout autour de lui. Comme bon nombre d'imbécile, il en avait abusé en croyant se faire apprécier par cette fragrance qui semblait offrir l'étiquette "gros lourd sexiste" sur chaque homme dans le cas de celui étendu sur le sol. Outre cela, son sang était souillé par l'alcool, il l'avait remarqué en le tuant. Mais il s'en contenterait, il n'avait pas le choix. Du moins, sa décision était prise, à présent.
Il se releva, les mains sur les hanches, comme s'il réfléchissait, et se retourna vers Ellana, une mine ennuyée et satisfaite à la fois sur le visage. Ennuyée parce qu'il était amusant d'avoir une telle émotion dans des circonstances paraissant si dramatiques. Satisfaite parce que les événements prenaient un tournant particulièrement intéressant. Il s'éclaircit la gorge et sourit à celle qu'il épargnait.


- On se ressemble quelque part, tu sais ? Tu tiens au contrôle de ta vie encore plus qu'à ta vie elle-même... Je te respecte pour ça. Je crois même que je t'apprécie.

Il émit un rire clair cette fois. Il lui laissait la vie sauve, et de ce fait décidait pour elle, contrôlait pour elle. Il aimait bien cette sensation de pouvoir, même s'il savait qu'elle était aussi très dérisoire. Inutile d'approvisionner son égo avec cela. Et de toute manière, Ian se détestait bien trop d'avoir perdu pied pour avoir ne serait-ce qu'une once d'estime de lui en cet instant précis. Mais ce jeu l'amusait. Il se le permettait, car après tout, il ne jouait pas pour tuer, il jouait pour relâcher. Peut-être n'y avait-il aucune différence, mais lui en notait une, et il en profitait. Il voulait garder éveillés l'espoir et la peur à la fois dans le regard d'Ellana.


- Tu pourrais fuir... je te rattraperais en quelques secondes. J'imagine que tu t'en doutes ?
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Ellana Jocaste


Ellana Jocaste

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Localisation : Chez moi/ Le Rouge Rubis / Perdue dans la capitale

Dirty little secrets
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MessageSujet: Re: "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian]   "Certitudes qui frissonnent, coeur qui résonne ... Curiosité. " [Ian] EmptySam 8 Jan - 16:47

Son air surpris ne m'échappa guère, malgré la tétanie totale dans laquelle je me trouvais. Je crois que jamais je n'avais atteint un seuil de peur aussi terrorisant, pas même dans le pire de mes cauchemars. Croyait-il pourtant que je me laisserais mettre à terre avec aussi peu de dignité que le cadavre, à terre derrière nous ? Un sursaut d'orgueil aussi inutile que stupide pour certains. Mais je ne me voyais pas me trahir moi-même alors que la dernière heure était venue. Les larmes noyaient les joues, troublaient ma vue, et pourtant je ne le quittais pas des yeux. Cet Adonis monstrueux qui me tenait sous une menace plus terrible que n'importe quel scénario de film d'horreur. L'attente était longue ... tellement longue que je me demandais si je n'étais pas déjà morte, et si les battements de mon coeur affolé n'étaient pas une illusion que je me fabriquais pour ne pas virer à la folie. Mais une rupture se produisit : son rire. Je n'étais pas encore morte. Ce rire ne pouvait exister. On ne pouvait se montrer d'un tel sadisme, je me refusais à le croire. Il recula, mais je n'abaissai ma lame que de quelques millimètres, prudente, et surtout n'osant croire à ma chance.
Peut-être en valais-je la peine ? Mon estomac se tordit, et une vague de douleur m'assaillit, bien différente de celle qui maintenait mon bras engourdi. Je me refusai à baisser les yeux vers lui pour constater une trace de morsure quelconque, qui n'aurait servi qu'à me faire vomir.
Je n'aurais pas imaginé que la situation puisse paraître encore un peu plus irréelle, et pourtant ... ce qui semblait le préoccuper c'était l'état dans lequel j'avais mis ses vêtements. Il venait de tuer un homme à coups de dents, venait de boire du sang, mon sang, de surcroît ... avec autant de simplicité que s'il avait bu un verre d'eau. Plus il s'éloignait, plus le poids sur ma poitrine s'allégeait, et je pus respirer à peu près normalement. Ma main retomba lentement contre mon corps, la pointe de mon couteau vers le bas. Malgré le geste on ne peut plus facile à effectuer, j'eus du mal à le maintenir serré dans ma paume. Mon ventre continuait de me torturer tandis que Ian se penchait sur le corps de sa victime.

La pause qu'il m'octroyait dans une générosité sans doute factice ne dura pas, et je me tendis de plus belle lorsqu'il se redressa et me toisa longuement. Je n'aimais pas l'expression peinte sur son visage, peut-être parce que je n'en saisissais pas le sens. Il m'affirma que nous nous ressemblions. J'eus du mal à freiner une mine dégoûtée. La suite de ses paroles me fit frissonner, je ne sus très bien pourquoi. Dans une attitude de mince protection, je croisai les bras sur ma poitrine. J'aurais dû être morte à l'heure qu'il est. Son rire me mettait mal à l'aise. Y avait-il en effet matière à s'esclaffer ? La suite me laissa pantoise, mais je n'eus pas le temps de songer à une possible réponse. Mon ventre me rappela à l'ordre et une crampe terrible, tel un noeud que l'on tordait à le rompre me plia en deux. Je me laissai glisser à genoux sur le sol, ces derniers m'arrachant une grimace supplémentaire en frappant l'asphalte dur sous ma peau marbrée. Je savais ce qu'il m'arrivait. Comme mon père, le stress, l'angoisse, la nervosité ... tout se mettait chez moi au niveau du ventre. Le contre-coup sans doute.
D'une voix blanche, je sifflai
:

" Tu crois vraiment ... que je vais encore fuir pour te ... satisfaire ...? "

Je relevai les yeux vers lui. Il s'agissait d'un prédateur. Pire, d'un traqueur. Combien de fois avais-je déjà lu que la traque était bien plus amusante que la mise à mort elle-même ? Je n'étais plus en état de courir, et ma foi avait été suffisamment ébranlée pour que j'en ai encore l'envie.

" Je ne pense pas que l'on puisse trouver ... de points communs entre toi et moi... Je ne suis pas une tueuse. "

J'avais conscience que je parlais car il s'agissait peut-être de mes derniers mots. Je ne croyais pas en Dieu, mais j'exécutai mon propre procès, mon propre tribunal. Les comptes à plat sur ce que j'étais réellement. Je n'avais pas un coeur d'ange, mais je n'étais certes pas une meurtrière. Jamais je n'aurais pu concevoir un plan comme celui dont j'avais été la proie.

" Tu as beau me respecter... si tu t'es décidé à me tuer, ne joue pas avec moi... "

Non, ne joue pas. Je ne suis pas ce genre de personnes. J'étais une fataliste. Je pouvais me résigner, accepter si plus aucune porte ne s'ouvrait à moi. Mais l'attente m'avait toujours paru tellement plus détestable ...
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