Ian Lucas Gallagher

● Nom: Gallagher
● Prénom: Ian
● Date de Naissance et Âge: 6 Septembre 1845. 165 ans, mais physiquement 23.
● Nationalité: Irlandais
● Groupe: Vampire, Sang-Froid
● Appartenance à un clan, si oui, lequel : Non
● Métier: Linguiste
● Lieu de Résidence: Appartement dans le 4e arrondissement

QUI AI-JE ÉTÉ ?

● Caractère:


Parfois, en regardant un Sang-Froid, si pâle, si intimidant, on se dit que l'immortalité est faite pour lui. Ce qui n'était vraiment pas le cas de Ian. Tout au long de son existence, une folie mêlée d'adrénaline et de dégoût de lui même s'était emparée de son âme. La sensation incroyable d'être libre, d'avoir une vie sans conséquences, l'avait plongé dans une bipolarité accentuée par sa condition de vampire. Parfois, dans ses bons jours, il se sentait le courage de soulever des montagnes et sortait pour rencontrer des gens, faisait des achats inutiles ou partait en voyage. Mais durant ses périodes asociales, il restait enfermé des semaines entières, plongé dans des livres et hésitait à retourner dans la rue, de nuit, afin de tuer pour le plaisir. Une part de lui l'empêchait toutefois de redevenir un assassin sans scrupules, il l'appelait sa conscience, et il prenait alors une plume, écrivait des pages entières de phrases sans queue ni tête, peignait ou s'assoyait derrière un piano pour jouer des heures durant. Il avait installé dans son appartement une bibliothèque pleine de cahiers d'écrits, parfois des romans, parfois des souvenirs, parfois de la musique composée, et il aimait relire son propre parcours, trouver un sens à certaines de ses actions et reparcourir plus de cent cinquante ans d'existence.
Il pouvait cependant se montrer très amical et très charmeur, ses yeux clairs pouvaient convaincre n'importe qui et même si pour lui, tout n'était qu'un jeu, il savait être quelqu'un de confiance et d'un grand soutient. Bien sûr, il ne sortait jamais sa panoplie d'acteur face à Aslinn. Elle connaissait trop bien son caractère arrogant et cynique pour être dupée et était d'ailleurs la seule à pouvoir le mettre réellement hors de lui.
Il avait gardé de ses années meurtrières, comme il aimait les appeler, une grande affection pour la manipulation et la psychologie. Il s'assoyait parfois dans un parc, à la terrasse d'un café ou, mieux que tout, dans une gare, afin d'observer le flot continu des passants. Il les écoutait, les détaillait, les suivait même parfois. Lui qui méprisait tant le genre humain trouvait étrange d'avoir une telle passion dans l'étude de leur comportement, mais finalement, la vie si éphémère qu'ils avaient et les tracas qui en découlaient le captivaient.


● Physique:
Dans l'ombre, son atout le plus précieux pour amadouer les humains, outre son charme de vampire, était ses yeux. Si clairs, si bleus, qu'ils semblaient irréels. Son regard très expressif pouvait être malsain ou rieur, réfléchi ou méprisant. Il aimait terriblement effrayer juste avec ses yeux.
Puis, s'avançant à la lueur d'un lampadaire, son sourire en coin se dévoilait, superbement effrayant. Les charmes de vampires étaient bien ce que Ian appréciait le plus en lui. Il en devenait si facile d'amadouer les humains égarés dans les ruelles, le soir.
Ses cheveux bruns, presque noirs, semblaient négligés, ébouriffés parfois. Sa voix était plutôt grave, mais toujours claire et audible. Il ne supportait pas les bellâtres qui chuchotaient pour se donner un genre. Il s'appréciait physiquement bien plus que psychologiquement puisqu'il se haïssait profondément, lui et ce qu'il était devenu. Plutôt grand et musclé, une mâchoire bien définie, un regard d'acier - et ses sourcils qui se fronçaient souvent de manière incroyablement arrogante. Il vouait une affection particulière à ses canines immaculées, il trouvait qu'elles le rendaient menaçant et terrifiant mais aussi considérablement attirant. Il parlait toujours avec de grands gestes, comme un acteur, et faisait attention à chacun de ses actes, ne laissant rien au hasard derrière lui. Cette habitude était devenue très utile et l'avait maintes fois sorti d'un mauvais pas lorsqu'une erreur de sa part était commise dans le camouflage de ses victimes. Il s'agissait aussi pour lui d'un jeu amusant en matière de manipulation.
On pouvait l'apercevoir parfois, lors d'une journée nuageuse, traverser un pont de la Seine et s'installer derrière Notre-Dame, un livre à la main, son long manteau noir flottant derrière lui. Il le trouvait ridiculement cliché pour un vampire, mais comme il s'habillait invariablement d'une chemise blanche ou bleu clair et d'une paire de jeans, il passait simplement pour un ancien gothique à relents nostalgiques - ce qui lui convenait parfaitement, car s'il aimait attirer l'attention, un excès de curiosité pour sa personne pouvait devenir dangereux et Ian faisait avant tout très attention à se protéger.

L'HISTOIRE DE MA MORT

● Histoire:
Galway, Irlande - 6 Septembre 1845

C'était le début de trois longues années de famine en Irlande. Cette île dans l'Océan Atlantique était encore sous le gouvernement britannique, malgré une forte pression pour l'Indépendance. Certains allaient même jusqu'à dire que la famine des années 1840 était la faute de l'Angleterre qui avait littéralement laissé les Irlandais mourir de faim.
Dans la petite ville de Galway, sur l'ouest de l'île, vivait un couple plutôt modeste qui était l'un des rares à ne pas s'exiler en Amérique dans l'espoir d'une vie meilleure. Leur premier fils - qui serait aussi leur fils unique - venait de naître. Les parents, tout heureux qu'ils étaient d'avoir un fils, étaient également soucieux. Les revenus du père étaient tout juste assez pour les faire vivre, et avec cette famine terrible, les prix montaient et survivre devenait difficile. Mais les Gallagher croyaient en une Irlande forte et indépendante, le père était un militant fortement convaincu que le parti travailleur l'emporterait.


Ils décidèrent de s'occuper eux-même de l'éducation de leur fils, Ian, qui se vit enseigner la lecture, l'écriture et les mathématiques chaque jour par sa mère. Son père, lui, aimait lui raconter le soir que l'Irlande regorgeait de trésors que les anglais ne savaient pas voir, que leur peuple était fort et qu'il ne méritait pas d'être réprimé par les anglais. Ian, passionné par l'histoire et la politique de leur peuple, écoutait avec délice et en redemandait avant d'aller se coucher.

"- Tu sais, Elle est si belle. Pleine de ressources et de surprises.
- C'est pour ça qu'ils ne nous laissent pas seul, Papa ?
- Oui. Et aussi pour l'argent, pour le pouvoir.
- Mais nous, on est plus forts, pas vrai ?"


Plus tard, Ian rejoignit lui-même un groupe militant pour un parti politique Irlandais au gouvernement Britannique. Il rêvait en secret de voyager et de découvrir les trésors dont son père lui parlait lorsqu'il était petit. Il commença à travailler comme apprenti boulanger, mais se rendit vite compte que cela ne lui plaisait pas. Bien sûr, il savait aussi que plaisir et travail n'allaient pas ensemble et qu'il ne pouvait se permettre de quitter son emploi. Il se consolait en se disant que chaque fin de mois, ce qu'il pouvait mettre de côté était pour son périple tout autour de l'Irlande. Le Conemara n'était pas si loin du compté de Galway, et même si son but était de trouver une place à Dublin afin d'être plus efficace politiquement, il ne désespérait pas.


3 Mars 1868

Ian venait de finir ses comptes, les battements de son coeur s'étaient accélérés. Tandis qu'il rejoignit ses parents à la cuisine, il se rendit compte qu'il avait les mains moites. Il prit la parole et sa voix trembla. Il leur dit qu'il s'en allait, que sa vie, désormais, continuerait à Dublin aux côtés des militants, que s'il voulait changer l'avenir, il n'y parviendrait pas en restant dans cette petite ville, qu'à cette endroit, sa voix ne portait pas assez loin. Dans le regard de son père, il lit la fierté mais aussi l'incompréhension. Sa mère se mit à pleurer puis commença à parler à toute vitesse en dressant une liste de tout ce qui lui serait nécessaire et en lui recommandant d'être prudent.


5 Mars 1868

Il prit le train à la gare de Galway, son gros sac installé au dessus de sa tête. Le trajet serait long, il s'installa aussi confortablement que lui permettait sa place en classe économique et posa la tête contre la fenêtre pour regarder le paysage défiler. A cet instant, une jeune femme s'assit en face de lui. Elle devait à peine avoir dix ans de plus que lui, pourtant son regard semblait capter absolument tout ce qui l'entourait, comme si elle avait passé un siècle à observer le monde, comme si elle connaissait déjà tous les secrets de la vie. Ses longs cheveux bruns ondulaient à la perfection autour de son visage pâle et Ian se demanda pourquoi une femme d'une telle splendeur ne voyageait pas en première classe.
Elle s'installa à son tour, calant un par-dessus derrière sa tête pour plus de confort et le regarda en souriant.

"- Qui es-tu ?"
Silence. Drôle de manière de faire les présentations.
"- Ian."

Un sourire, puis à nouveau le silence. Tous deux regardèrent le paysage une bonne demi-heure durant. Ian s'émerveillait des beautés de la campagne Irlandaise. Son père avait raison, les trésors étaient moins cachés que le pensaient la majorité des gens. Il pensait à Dublin, au dortoir miteux dans lequel il dormirait, au travail qu'il espérait trouver et à la politique qu'il voulait changer. Il douta, soudain. Il se dit qu'il devait être fou pour partir ainsi vers l'inconnu. Mais cette sensation était belle, aussi. Avoir un futur non tracé, tenir la plume qui écrirait sa propre histoire lui plaisait énormément et alors il n'en put plus de rester dans ce train sans bouger. Il aurait voulu courir, marcher dans une rue pleine de monde, faire quelque chose d'autre que d'être immobile.
Puis ses yeux croisèrent ceux de sa voisine de compartiment et l'apaisement l'envahit.

"- Qui es-tu ?" demanda-t-il alors.


Les paysages, il aurait le temps de les observer tranquillement lorsqu'il retournerait à Galway l'hiver suivant. Pour l'instant, il préférait garder son regard dans celui d'Aslinn - puisque c'est ainsi qu'elle s'appelait.
Deux heures déjà qu'ils discutaient sans discontinuer. Il lui racontait ses plans, elle lui parlait de sa vie de voyageuse. Elle lui dit que ses parents étaient décédés et qu'elle avait décidé de parcourir l'Irlande et de découvrir les secrets de la Terre. Il l'écoutait, totalement captivé. Quelque part, il se sentit comme lorsque son père lui racontait que cette île était le Paradis.
Le voyage touchait à sa fin et le train entra en gare. Ian et Aslinn se séparèrent, cette dernière se dirigeant vers le sud de la ville et Ian vers l'est. Se sentant un peu seul en arpentant les rues de la capitale, il décida de trouver au plus vite un endroit pour dormir et d'explorer la ville le lendemain.


Une semaine déjà que Ian était parti de Galway. Il lui semblait pourtant que deux jours seulement s'étaient écoulés. Il avait finalement trouvé ce qu'il cherchait : un dortoir pas trop sale et un groupe de militants pour l'indépendance de l'Irlande. Ils se retrouvaient tous les soirs afin de préparer des manifestations et des demandes sans cesse renouvelées de représentants Irlandais au Parlement.
Ne manquait plus qu'à Ian de trouver un travail, ce qui s'avérait plus difficile qu'il l'avait pensé. Dans un vieux pub un peu miteux, le patron lui accorda une place de barman pour un salaire misérable et Ian s'en contenta, mais la désillusion sur la vie dans la capitale avait pour lui un horrible goût d'amertume.


21 Mars 1868

Un soir après une réunion, alors que Ian retournait au dortoir miteux de son quartier, trois colosses à la mine patibulaire lui tombèrent dessus. Ils voulaient son argent, mais les quelques pièces en sa possession n'étaient pas assez.
Les trois hommes sentaient l'alcool et la transpiration, Ian tenta de négocier, mais un premier coup l'atteignit à la tempe et lui brouilla la vue. Le second, placé entre ses côtes, lui coupa le souffle. Il tomba au sol et tout devint noir sous l'acharnement du trio de brutes.


"- C'était ce besoin, bien sûr. J'étais dans une rue parallèle, assoiffée, et tu saignais abondamment sur les pavés. J'ai accouru et je t'ai littéralement vidé.
- J'aime ta délicatesse.
- C'est seulement après que j'ai vu ton visage. Je dois dire que ça m'a passablement ennuyée."


Lorsque Ian ouvrit les yeux, il était toujours dans la même ruelle. Seulement, il était à présent appuyé contre le mur d'une maison, à quelques mètre de l'endroit où il s'était fait agresser. Ses membres étaient en feu et il avait l'impression que sa tête allait exploser. Une étrange sensation s'emparait de son estomac et de sa gorge. Il n'avait jamais rien ressentit de tel. C'était comme s'il était mort de faim - ou de soif - sans pour autant qu'il ait envie de manger. Non, c'était seulement un besoin. Il devait manger. Il devait boire.
Puis Aslinn apparut dans son champ de vision.


"- Alors, tu m'as tué, c'est ça ?
- Oui.
- Mais en me donnant de ton sang, j'ai ressuscité ?
- Non.
- Quoi, je suis mort ?
- Oui."


Il ne comprenait vraiment rien. Ses yeux le piquaient, il avait l'impression de voir beaucoup trop de choses à la fois. Et il entendait des bruits qu'il devinait venir d'autres rues ou même de l'intérieur des maisons, de provenances bien trop lointaine pour quiconque. Que se passait-il ? Il posa cette même question à Aslinn, et sa propre voix lui parut changée, c'était comme s'il s'entendait pour la première fois. Les odeurs, même, semblaient bien plus fortes que d'habitude.
Aslinn avait un regard soucieux, elle lui ordonna de ne pas bouger et de rester calme. Il avait l'impression qu'elle réfléchissait à toute vitesse. Puis il remarqua que ses vêtements étaient tachés de sang. Il remua les épaules pour mesurer l'étendue de ses plaies mais aucune douleur autre que cette langue de feu incessante ne se fit sentir.


"- Mort à quel point ?
- Au même point que moi.
- Tu n'es pas vivante non plus ?
- Non. Pas vivante. Pas vraiment morte non plus.
- Tu es quoi, alors ?
- ... "

Il ne pouvait cesser de poser des questions. Il avait l'impression qu'en continuant à lui poser des questions, il la garderait vers lui plus longtemps. Il lui semblait que si Aslinn partait maintenant, il serait perdu à jamais. Elle était comme une bouée de sauvetage devant l'inconnu, et même s'il ne comprenait pas tout à fait ses réponses, il continuait de déblatérer toutes sortes de choses sans queue ni tête afin de la retenir.
Finalement, l'expression de la jeune femme changea et son regard se fit plus dur.

"- Un vampire ? Tu te paies ma tête, pas vrai ?
- Tu as soif, tes sens sont décuplés, tu as mal dans les bras et les jambes et ta tête va exploser.
- ... Comment ça, un vampire ?"

Il s'était relevé, avait titubé quelque peu. Puis la douleur dans ses membres reflua et il se sentit en pleine forme. La faim excepté. Aslinn lui avait bien dit que rien d'autre que le sang le contenterait, mais il alla quand même chercher la pomme qu'il avait gardé dans son sac en cas de petit creux. Quelle ironie !
Mais lorsqu'il mordit dedans, ce ne fut pas le jus sucré du fruit qu'il eût dans la bouche. Il eût plutôt l'impression de manger de la terre et il recracha le tout derechef.

"- Vampire. Sang. Chasser. Soleil. Décapitation. Secret. Immortalité. Tu trouves pas que ça fait beaucoup ?
- Mieux vaut que tu le saches maintenant, au lieu de faire tes propres expériences.
- Et alors, on est liés ?
- Oui.
- Pour toujours ?
- Jusqu'à ce que l'un de nous deux se fasse trancher la tête."


Ils avaient quitté Dublin. Aslinn lui avait trouvé un chat à déguster, et même si ça n'était pas terrible comme repas - et frugal selon Ian - cela lui avait au moins donné assez de forces pour voyager. Il s'était extasié sur la vitesse qu'ils pouvaient atteindre et sur les nouvelles sensations, puis l'aube avait pointé son nez et ils s'étaient réfugiés dans la cave d'une ferme inhabitée afin de se protéger du Soleil. Il lui avait demandé comme elle avait pu voyager en plein jour, dans ce train, et elle lui avait expliqué qu'avec l'âge, si le temps était assez nuageux, les rayons du Soleil ne faisaient plus rien.

"- Tu as quel âge, en fait ?
- Trente et un an.
- Mais encore... ?
- Trente et un plus cent quatre-vingt-six."

Aslinn lui avait alors expliqué comment se nourrir. Ian l'avait d'ailleurs trouvée stupéfiante. Aussi humaine qu'elle paraissait, elle pouvait tout aussi bien parler de tuer quelqu'un comme s'il s'agissait de la météo. Il préférait penser que lui ne tuerait que des animaux, mais elle avait aussitôt rétorqué qu'elle n'avait jamais croisé de vampire suivant un tel régime. "Qu'est-ce que tu en déduis ?"
Les jours - ou plutôt les nuits - s'étaient suivis sans se ressembler. Ils voyageaient sans cesse, se cachaient durant la journée - parfois Aslinn sortait chasser - et Ian apprenait à gérer sa nouvelle vie. Il remarquait bien que son humanité disparaissait peu à peu, mais après tout, il n'avait pas demandé à être vampire, et il ne pouvait pas faire grand chose contre sa nature. Il avait bien essayé de ne manger que du petit gibier. Au bout de trois jours, il avait craqué et saccagé une ferme, tuant les parents et leurs trois enfants.
Ils vécurent ainsi pendant trois ans, jusqu'au jour où Aslinn décida que c'en était assez.

"- Qui es-tu ?
- Ian.
- Ne t'oublie pas, Ian."

Et elle était partie, sortant dans la pluie diluvienne qui recouvrait tout le compté de Cork.
Ian, lui, s'était finalement perdu. Il avait commencé à trouver amusant de jouer avec ses victimes. Il les effrayait au début, s'extasiant de la peur que ses crocs engendraient sur un humains. Puis il avait commencé à la duper. Il se présentait dans un pub, se forçait à boire une Guiness qui n'avait pour lui que le goût de la boue, trouvait une proie, discutait avec elle, l'emmenait dans une ruelle sombre et la tuait sauvagement.
Il continuait de changer régulièrement de ville afin de conserver le secret sur l'existence des vampires. Il commença même à enterrer les corps afin que la disparition totale du sang de la victime ne soit plus constatée.


Les années s'écoulèrent, il jouait de plus en plus, allant même à rencontrer plusieurs soirs de suite sa victime avant de la tuer. Le viol s'ajouta à ses amusements, il apprenait la retenue et ne vidait pas sa victime, lui laissant le temps de se rendre compte de ce qui se passait. Tuer devenait son passe-temps.

Après quinze années, il revit enfin Aslinn. Elle lui passa un savon mémorable. L'amitié qu'ils avaient eue de prime abord se changea en haine. Ils ne se croisèrent plus avant longtemps. Ian passa quelques années en Ecosse avant de revenir sur son île. L'indépendance de l'Irlande fut proclamée, mais il ne s'en soucia même pas. Puis il y eut la Première Guerre Mondiale et il voulut voir la violence de plus près.
Il quitta l'Irlande et s'installa à Berlin. Il apprit l'allemand et se découvrit une passion pour les langues. Il apprit l'italien et le français puis s'attela au russe. La guerre prit fin, Ian mit de côté ses préjugés et partit pour l'Angleterre. Il fut bluffé par Londres et y resta plus de vingt ans. Il fouilla littéralement la ville, jusqu'à connaître ses quartiers préférés comme sa poche. Puis un nouveau meneur prit le pouvoir en Allemagne et une nouvelle guerre éclata. On connaissait partout les camps de concentration. C'étaient des non-dits, des murmures, mais tout le monde savait plus ou moins ce qui s'y passait.
Ian et sa curiosité morbide allèrent jusqu'en Autriche. Ce fut un coup horrible pour son mental. Il croisa un train rempli d'humains qui allaient à l'abattoir et se rendit compte de la folie humaine en même temps que de la sienne. Il se dégoûta et ne s'abreuva pas durant une semaine entière.
Ce fut Aslinn qui le retrouva à bout de forces, dans la campagne Autrichienne.

"- Qui es-tu ?
- C'est quoi cette question à la con ? On se connaît depuis plus de quatre-vingt ans, Aslinn !
- Ce n'est pas ce que je demandais.
- Je sais bien, mais tu m'ennuies avec tes questions philosophiques. J'ai pas envie de réfléchir maintenant.
- Tu es jeune, Ian. Jeune et perdu.
- Lâche-moi, je te dis. J'en ai marre de ton air serein et de tes psychanalyses. Et puis j'en ai marre que tu aies toujours raison.
- Je t'avais dit de ne pas te perdre.
- Va en Enfer."

Elle était restée avec lui jusqu'à la fin de la guerre. Elle l'avait amené en Suisse, pays qui se voulait neutre, même si cette neutralité était facilement remise en question. Ils s'installèrent dans la partie francophone du pays et Ian commença alors à voler les banques de sang des hôpitaux afin de ne plus tuer. Ces pulsions meurtrières étaient toutefois encore en lui et il craqua quelques fois, mais il se fit la promesse de ne plus jamais jouer avec ses victimes. Ce manque d'humanité le dégoûtait.
Aslinn finit par repartir à la découverte du monde. Elle disait qu'elle voulait voir l'Inde et la Thaïlande. Ian, lui, traversa l'Océan Atlantique et passa de longues années en Amérique du Sud. Il explora la Forêt Amazonienne, les temples des anciennes civilisations Maya et Inca, puis il croisa un vampire.
Ce fut pour lui comme un choc. Après tant d'années, il n'avait jamais réellement cherché à en rencontrer un, mais se retrouver face à face avec l'un des siens lui parut vraiment étrange et déstabilisant. Mais avant même qu'il eût pu faire quoi que ce soit, l'autre avait disparu.

Aslinn le retrouva à Toronto le jour où il essaya de se montrer à la lumière. Il avait traversé les Etats-Unis dans leur longueur, visité les grandes villes et exploré les Rocky Mountains puis était passé au Canada. Là-haut, le Soleil se faisait rare et il sortit sous un jour pluvieux. Ce fut pour lui une renaissance. Après tant d'années dans l'ombre, revoir la lumière du jour était un bienfait inimaginable.
Sa créatrice l'attendait à la terrasse d'un café.
Ils ne se lâchèrent plus jusqu'au passage du millénaire, partageant une relation mère/fils qui devenaient des amants lorsqu'elle ne lui donnait plus de leçons sur comment être un vampire plus ou moins stable psychologiquement. Ce fut au tour de Ian de s'en aller, cette fois-ci. Il repartit vers l'Europe et décida de s'installer à Paris, dans le 4e arrondissement. Cette ville lui faisait penser à Londres, tout en étant considérablement différente. Il aimait cette ambiance qui mêlait les arts et l'arrogance, l'extrêmement riche et l'extrêmement pauvre. Il se sentait étrangement attaché à ces lieux et choisit de pimenter sa vie en se mêlant aux humains pour la première fois depuis les années 40.

"- Qui es-tu ?
- Je suis mortel."


● Précisions:
Aslinn se trouvait actuellement quelque part aux USA. Ian et elle ne cherchaient jamais à se rencontrer. Ils se croisaient simplement, sans être étonnés, dans n'importe quel endroit du monde. Leur lien les menait inconsciemment vers l'autre lorsqu'ils en avaient le plus besoin.

Ian passait la plus grande partie de son temps dans les bibliothèques, la journée. Il s'enfermait et se plongeait dans de vieux livres les jours de soleil. La nuit, il filait vers le Sacré Coeur ou restait vers Notre-Dame. Il appréciait particulièrement les bâtiments religieux et leur architecture, leur calme, bien qu'il ne fût pas du tout croyant.

SANS LES CANINES.

● Pseudo&Age: Parfois Nael, parfois Sarah. Et maintenant Ian.
● Avatar: Ian Somerhalder
● Comment avez-vous connu le forum ? Comment le trouvez-vous ?
C'est de la faute à Alan ! *pas taper* Contemplation powa !

● Code du règlement: Code Validé par Alan. et non je t'expliquerais pas... /PAN/ J'te raconterais un jour pourquoi... C'est une pure connerie en fait. XD